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Articles

Affichage des articles du mars, 2023

Koan du miroir

Quand le miroir n’a plus rien à illuminer,  que reste-t-il ?    Taïun senseï ©

Causerie : Taïun senseï sur la dynamique du temps.

  Chaque instant se déploie au cœur de l’instant.  L’instant n’entrave pas l’instant.  Il laisse la place qu’à lui-même.  La linéarité est l’expression de l’imaginaire.     Le temps perçu comme un cycle nous semble évident, car on passe bien souvent par sa propre conceptualisation. C’est d’ailleurs une croyance très séduisante. Cette notion de cycle comporte néanmoins un piège, comme toute illusion. Cela passe par le fait de croire qu’implicitement la notion même de prédestination existe aussi. Nous avons tendance à omettre que la notion de déterminisme se loge, y compris dans les notions de cycle. Il y a des cycles, car il y a des conditions propices à ce que cela se reproduise. À cause de notre conditionnement à la pensée linéaire, nous voyons les choses comme un cycle, car nous pensons avec un point fixe. En vérité, le temps n’est ni linéaire ni cyclique, sa propriété dynamique fait qu’elle ne va ni dans un sens

Une présence inconcevable

  L ’absence de présence est une présence inconcevable. Quand la vue de l’interne et de l’externe est vide d’existence, la dualité cesse également.    Taïun senseï ©

Partage de la nonne Zenki sur le chapitre du Shōbōgenzō : Muchū setsumu (En rêve dire le rêve)

  Muchū setsumu – Shōbōgenzō  Cette roue du Dharma, c’est celle « d’un bouddha avec un autre bouddha », c’est « en rêve, dire le rêve». Il est évident que c’est seulement quand « en rêve, ils disent le rêve » que les bouddhas-patriarches atteignent l’éveil suprême. S’élever jusqu’au Dharmakāya, c’est, inévitablement, « en rêve, dire le rêve ».  C’est alors qu’a lieu la rencontre de bouddha à bouddha. À partir de ce moment-là, ils ne tiennent plus à  leurs « tête, yeux, moelle, cervelle, ou corps, chair, main, pieds ». Sans attaches, ils sont, comme dans l’adage « celui qui vend de l’or le reçoit en échange ».  « En rêve, dire le rêve » est un chapitre du Shōbōgenzō. Prononcé en 1242 par Dōgen, muchū setsumu est un des chapitres les plus créatifs de ce recueil. La métaphore du rêve est centrale mais aussi utilisée pour ouvrir la porte de l’éveil dans la non-dualité, le rêve comme symbole de l’illusion, du mirage, des ombres.  « En rêve, di