tag:blogger.com,1999:blog-30873759757129113972024-03-24T16:32:54.438-07:00Communauté de la Voie SilencieuseCommunauté de la Voie Silencieusehttp://www.blogger.com/profile/07385615494362278898noreply@blogger.comBlogger25125tag:blogger.com,1999:blog-3087375975712911397.post-61568414163912087622024-01-10T00:38:00.000-08:002024-01-10T00:38:30.429-08:00Etude du teisho "Nuit d'automne" de Taïun senseï par la Nonne Ninkaï<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhpsIMM4y_d7braw_R9PRvujaM0NEobjb5B6w1GTChNqib3StgcCHa044t3bnBVe15XK0R0uR_oqWm8BCYdCH-ZOgRLe6ypkuqcSud7S8oTeCHR9zWw3fnRGryJf9vt8ML_Gw3TftGGBGNXv8odNcpGQ6Ag07i3wEHWUQpR2NAAr2glitG7KvFfg7ZpKaoR/s3008/pexels-joonas-ka%CC%88a%CC%88ria%CC%88inen-239107.jpg" style="font-family: times; margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2008" data-original-width="3008" height="214" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhpsIMM4y_d7braw_R9PRvujaM0NEobjb5B6w1GTChNqib3StgcCHa044t3bnBVe15XK0R0uR_oqWm8BCYdCH-ZOgRLe6ypkuqcSud7S8oTeCHR9zWw3fnRGryJf9vt8ML_Gw3TftGGBGNXv8odNcpGQ6Ag07i3wEHWUQpR2NAAr2glitG7KvFfg7ZpKaoR/s320/pexels-joonas-ka%CC%88a%CC%88ria%CC%88inen-239107.jpg" width="320" /></a></div><span style="font-family: times;"><br /></span><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: times;">Dans les deux partages précédents, ai je suffisamment étudié le texte ? J’ai mis le doigt sur certaines notions intellectuelles, j’ai mis le doigt sur certains de mes fonctionnements. Mais en analysant les mots, en disséquant ce qu’ils m’évoquent, je crois que j’ai simplement créé une perception toute personnelle de ce texte. Et la perception n’est pas la réalité, c’est une image figée. Avec les deux premiers partages je vous ai présenté des images vues à travers mon kaléidoscope.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: times;">Et je me suis retrouvée piégée, bloquée, par ces images. Comment me détacher de ce que j’ai déjà dit, comment ne pas rester figée pour me laisser traverser par la signification profonde du teisho ? Je me suis assise avec ma frustration, mes difficultés à écrire, comme dans l’espoir que zazen débloquera cette situation désagréable. « Espoir » encore un vieux fonctionnement difficile à lâcher : penser que la solution puisse miraculeusement venir d’ailleurs. Ce fonctionnement ne mène qu’à l’échec. Ce 3ème partage est donc celui d’un échec.<br /></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: times;">Plus je tente de trouver les mots justes, plus je m’aperçois de l’incomplétude des mots et du peu d’habileté que nous avons à les utiliser à bon escient. Ils sont aussi flous qu’un paysage vu à travers la brume. Imprécis ils vont faire l’objet d’interprétations multiples. Mais c’est notre outil de communication principal. Et je prends conscience que ni la vue, ni l’ouïe, ni la parole ne suffisent, le toucher et les formations mentales guère plus. Ces outils, nos portes sur la vie, nous les remettons rarement en cause, nous nous contentons de leur fonctionnement grossier, et nous stagnons dans ce fonctionnement.<br /></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: times;">Je me suis souvenue des mots de Shohaku Okumura lorsqu’il nous explique que Sekito Kisen dans le Sandokai insiste sur la relation entre la différence (aspect relatif) et l’unité (aspect absolu). C’est cette relation qui est créatrice, qui est vivante, qui permet de ne pas stagner.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: times;">Quel serait l’aspect absolu de ces outils ? La conscience qui leur est liée ? Comment s’ouvrir à cette conscience capable de voir le réel ? Comment éviter les formations mentales de la submerger d’illusions, de la noyer dans de vieilles histoires ? Peut-être en lâchant les notions complexes de relatif, d’absolu, en cessant de nous isoler, en cessant de nous contenter de nos expériences. En comprenant que nous ne savons rien mais que nous avons la capacité d’entrer en relation avec les enseignements, avec le Maître, avec la Sangha, puis d’élargir, de développer ces relations.<br /></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: times;">Combien de fois Taïun Sensei ne nous a-t-il pas exhorté à rentrer dans cette relation, ce mouvement qui permet de confronter nos points de vue, nos doutes, nos incompréhensions ? De ne pas croupir. Car il n’y a pas de progression à espérer, pas de méthode pour progresser, pas même de nécessité de progresser, il n’y aura peut-être même aucune réponse, mais il y aura le mouvement, l’élan nécessaire pour ne jamais cesser de marcher sur la Voie.<br /></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: times;">C’est autre chose d’entrer en relation avec un teisho et par ce biais avec l’enseignant, de les mettre en relation avec les quelques enseignements que nous avons pu lire. Déjà se souvenir des connaissances qu’ils peuvent nous apporter est difficile, mais le souvenir n’est pas très utile, il relève du passé, il est donc mort. Les enseignements doivent nous traverser, nous imprégner dans notre vie quotidienne pour devenir vivants.<br /></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: times;">« Se libérer du connu » est le titre d’un ouvrage de Krishnamurti, merveilleux concept, n’est ce pas, qui jusque là était resté très abstrait. Mais se libérer du connu n’est ce pas justement à cela que Taïun Sensei nous invite dans son teisho « nuit d’automne » ?</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: times;">Perdus dans la brume, plongés dans la nuit, vous faites quoi ? Vous réalisez que vous ne savez rien ! Toutes les connaissances acquises, toutes vos expériences réalisées dans la lumière, ne vous servent à rien. Vous prenez peur d’avancer dans l’inconnu, alors vous vous arrêtez et vous essayez de voir dans les ténèbres, mais vous ne verrez rien avec vos yeux. Il va falloir tâtonner, accepter de ne rien savoir, surmonter ses peurs, et avancer quand même, car que nous le voulions ou non nous sommes pris dans le mouvement du vivant. Alors autant vivre consciemment cette vie qui est une grande inconnue.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: times;">Faut-il rester campé sur ses idées figées pour vivre une vie constamment en mouvement ? Faut-il rester les yeux fermés dans l’espoir de ne pas voir nos peurs et ainsi continuer à vivre le moins possible pour ne pas se blesser ? Ou pouvons nous accepter de pénétrer la brume, la nuit, l’inconnu ? Pouvons nous nous émerveiller de cette brume qui efface les montagnes, et nos repères ? Pouvons nous oser découvrir ce que la nuit nous offre de surprises ? Pouvons nous accepter de vivre tout simplement ? Mais de vivre pleinement, dans un simple accueil de ce qui est, et non pas vivre dans l’image que nous nous faisons de la vie ? La nuit c’est l’accueil de ce qui est, sans rien de plus.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: times;">Mais n’espérez pas arriver un jour à vivre mieux, à vivre pleinement, quand ceci, quand cela… faites le. Entrez dans la nuit d’automne, « la totalité d’un instant nocturne contient tout » nous dit Taïun, n’est ce pas une merveilleuse invitation. Une invitation à découvrir, à ne jamais stagner.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: times;">Pour cela il suffit d’agir, au lieu de penser à agir : ce que je fais ou dis sera-t-il bien, mal ? La nuit si vous devez poursuivre votre route, vous prenez le premier bâton qui vient pour tâtonner devant vous et ne pas tomber dans un trou. Vous ne vous demandez pas si le bâton est assez gros, si c’était bien d’arracher une branche à un arbre, vous êtes content d’en avoir trouvé une et vous l’utilisez. Bien sûr vous pouvez aussi attendre qu’on vienne vous sauver, mais vous risquez d’attendre longtemps – quand ceci, quand cela...</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: times;">Cela demande des efforts constants, pour se rappeler que dans un monde impermanent nous ne pouvons pas nous contenter de nos vieux repères, ni de nos 5 agrégats. Croire indéfiniment ce que nous avons appris, ce qu’on nous a inculqué, dans un monde sans cesse en mouvement n’est ce pas là folie ? Rappelons nous que nous ne savons rien, que, si connaissance il y avait, elle ne servirait à rien car jamais la vie ne se répète. Essayons plutôt de créer, de nous adapter, d’étudier, de découvrir, de nous fondre dans le mouvement.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: times;">Cela présuppose de laisser la brume envelopper, estomper notre identité, autoriser l’ouverture, les changements, comprendre qu’il n’y a plus de peur dans l’absence de soi, ce soi qui n’est qu’une notion abstraite de nos pensées tout aussi insubstantielles. Cette idée me fait reprendre cet autre teisho de Taïun Senseï « L’art de l’absence ». Je le relis et le relie au teisho « Nuit d’automne ».</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: times;">« Le bruissement de la vie s’apaise, soulagé de cette obsession à vouloir maintenir la moindre constante existentielle » nous dit cet autre teisho. « Soudain, dans le recueillement nocturne, la montagne s’apaise, le cœur se déploie sans questionnement ni contrainte» résonne en écho le teisho « Nuit d’automne ». Ces deux teishos ne nous accompagnent-ils pas sur le chemin de la cessation de la souffrance ? Lorsqu’il n’y a plus personne, qui peut bien encore souffrir ?</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: times;">A la difficulté que j’ai eu de préparer ce partage, force est de constater qu’il n’y a pas que la queue du buffle qui ne soit pas passé par la porte. Il est encore très présent, peut-être parce que je connais mal chacune de ses composantes, ou qu’il me manque l’honnêteté de les reconnaître. J’ai entre aperçu l’arrogance de ses cornes, son goût pour les artifices, les histoires, sa volonté d’imposer, son obstination et le peu de cas qu’il fait de la simplicité. L’étude des enseignements et Senseï éclairent cela, me permettent d’observer. Lorsque fatiguée je cesserai d’observer « l ’image » de ce buffle et de créer « l’image » de ce qui l’observe, il y aura absence et silence, simplicité.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: times;">Il y a bien eu, l’espace de quelques instants, cette absence, cette paix, ce premier pas dans l’obscurité. Et vous qui vous dit que vous n’avez jamais avancé seul dans la nuit ? Qu’est ce qui vous a amené ici, pourquoi revenez vous méditer ? Pourquoi avez vous pris refuge, pour celles qui l’ont fait ? Et sukke tokudo ? A certains moments de ma vie, mes actions n’ont pas été guidées par mon mental, mes raisonnements, mais plutôt par un élan irrésistible, même totalement incompris, qui m’a fait faire un pas dans la brume, dans la nuit, dans l’inconnu. Et ce pas était liberté, liberté de quitter les vieux schémas et l’illusion de leur sécurité.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: times;">Tout comme le silence offre l’espace aux sons, la nuit offre-t-elle l’espace nécessaire à la vision ? Vous n’aurez peut-être jamais de réponse à vos questions, tout comme ce partage ne sera jamais fini, parce que l’étude ne peut être achevée, il faut sans cesse la reprendre, changer de kaléidoscope, ne pas rester figé sur un point de vue. Dès que l’on répond on fige les mots, on se fige dans du connu, et ce qui est connu relève du passé, pas du mouvement, de la vie. Les réponses nous enferment nous a déjà dit Senseï.</span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: times;">Écoutons le silence, observons la nuit d’automne, ouvrons un espace pour l’inconnu.</span></span></p>Communauté de la Voie Silencieusehttp://www.blogger.com/profile/07385615494362278898noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-3087375975712911397.post-7179093143146182572023-11-16T12:24:00.000-08:002023-11-16T12:24:51.425-08:00Nuit d’automne, hommage au Sandokaï. Teisho de Taïun Senseï <div style="text-align: left;"><b><div style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEih3fdJs0UlMNQZQhexFgZMiHxKXZs-3Cx0lQzbvI3LLBuHoqF4WKvBje2rgmPnpac67CYxOtsPzCTsE7IUfq76W9rZ-nRW2du3DHHXb9P3vre9ltvFBot13Ay9fdwk-earycc1LOrMrXLF5zzNQoV5H-w275Pa16GNVuoIHd983VtipXkFrLb0l6rdNAqV/s640/IMG_8143.jpeg" imageanchor="1"><img border="0" data-original-height="426" data-original-width="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEih3fdJs0UlMNQZQhexFgZMiHxKXZs-3Cx0lQzbvI3LLBuHoqF4WKvBje2rgmPnpac67CYxOtsPzCTsE7IUfq76W9rZ-nRW2du3DHHXb9P3vre9ltvFBot13Ay9fdwk-earycc1LOrMrXLF5zzNQoV5H-w275Pa16GNVuoIHd983VtipXkFrLb0l6rdNAqV/s16000/IMG_8143.jpeg" /></a></div><br />Waka de Dōgen, Sanshō Dōei.</b></div><div style="text-align: left;"><b> </b></div><div style="text-align: center;"><b>A l’insu de tous<br /></b></div><div style="text-align: center;"><b>Mon cœur admire<br />Au milieu de la foule<br />Ce n’est qu’une soirée d’automne<br />Recouvrant la montagne et la rivière.</b></div><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;">C'est peut-être un Dōgen vieillissant qui contemple secrètement, intiment, en soirée, une journée finissante. Un moine-poète ayant lui-même déjà passé la majeure partie de sa vie à pratiquer la Voie. </p><div style="text-align: left;">Le Sandokaï, Sekito Kisen nous murmure ceci :<b><br /></b></div><div style="text-align: left;"><b>« Vous qui étudiez le mystère, je vous en supplie respectueusement, </b></div><div style="text-align: left;"><b>Ne pas passer vainement vos jours et vos nuits ».</b></div><div style="text-align: left;"><b><br /></b></div><div style="text-align: left;">Commentaire :</div><div style="text-align: left;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Une nuit d’automne, dans le scintillement obscur, les montagnes froides et les nuages sublimés de silence sans forme visible estompent toute distinction entre dualité et non-dualité. Les eaux de l'existence semblent s’écouler plus lentement. Les faits relatifs du temps qui passe manifestent le principe de l’obscurité pour chaque être sensible. Ainsi, chaque moment vécu intimement permet de découvrir la nuit. La totalité d'un instant nocturne contient tout.<b></b></div><div style="text-align: justify;"><b><br /></b></div><div style="text-align: justify;">Instant oisif au gré du vent, demeurant paisible dans le nulle part. J'abandonne ma vieille barque et toutes les histoires. Le chemin parcouru, ou celui qui reste encore à parcourir, n’a plus vraiment d’importance. La moindre expérience passée est complètement délaissée. Au début, il peut y avoir un doute : est-ce le bon chemin ? Quel risque y a-t-il à se perdre ? Comment deviner que l’océan de l'existence est limpide ou opaque ?</div><div style="text-align: justify;"><br />Soudain, dans le recueillement nocturne, la montagne s’apaise, le cœur se déploie sans questionnent ni contrainte. Les nouvelles du monde attendront patiemment. Les fleurs, les herbes, les arbres, les montagnes, les nuages et le béton humide ou encore les murs des bâtiments psalmodient le chant silencieux des Bouddhas et des Patriarches.<b></b></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Douce solitude d’une nuit automnale où la montagne s’absente, contemplant l'obscurité scintillante encore et encore. Le temps glisse entre les feuilles aux nuances de rouge et jaunâtre, celles-ci tombent sans lutte ; même dans la nuit, les couleurs automnales font frissonner l’esprit.<br />Les montagnes lointaines semblent vides. Nous ne percevons plus personne, y entendant seulement l'écho lointain du monde. Dans cette nuance de clair-obscur, fatigué des discours, s’enivrer du silence des gouttes de pluie. Il y a dans l’atmosphère autant d’invitation à écouter sans faire le moindre effort, encore et encore… puis juste le vent sauvage.<b></b></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Dans l’immédiateté automnale,<br />le vivant éclot et se flétrit simultanément.<b></b></div><div style="text-align: justify;"><b><br /></b></div><div style="text-align: justify;">Le mouvement automnal ne bloque pas avec le suivant. La dynamique d'un instant d’une nuit d’automne s’interpénètre dans tous les autres moments et la dynamique de chaque moment se fond parfaitement dans ce phénomène unique et relatif. Il n'y a aucune contrainte ni opposition au mouvement.<b></b></div><div style="text-align: justify;"><b><br /></b></div><div style="text-align: justify;">Dans l’obscurité, l’instant ne laisse place qu’à lui-même, l'un et le multiple qui se contiennent mutuellement se fondent sans jamais se confondre. Les circonstances sont multiples, mais chacune à son activité.</div><div style="text-align: justify;"><br />Si nous prenons un peu le temps de discerner profondément, nous pouvons réaliser que pas un seul phénomène d’une nuit d’automne n’est doté de sa propre substance indépendante. À l’instant où le cœur se déploie à ce point fondamental de la Voie, chaque instant est un émerveillement où nous pouvons ainsi intégrer librement sublime et ordinaire, lumière et obscurité, sans que rien ne fasse obstacle. Ainsi la nature relative d'une nuit d’automne peut intégrer et étreindre tous les autres faits de la différence et de l’unité.<b></b></div><div style="text-align: justify;"><b><br /></b></div><div style="text-align: justify;">Les phénomènes du monde du Dharma sont multiples. C’est-à-dire qu’il y a au-dedans de l’obscurité toutes sortes de merveilles proches ou lointaines. Obscure et merveilleuse, entendons par là « espace et spontanéité », l’effleurement des apparences.<br />Peut-être que nous voudrions contempler son secret et désirons y avoir accès ; mais pendant cette nuit d’automne, il ne subsiste aucun désir et non-désir de quoi que ce soit. L'obscurité et l’espace sont sans nom ni forme. Voilà toute la subtilité de cet instant d’effleurement, celle d'obscurcir cette obscurité, c’est-à-dire qu’il n’existe aucun vouloir dans le non-vouloir. L’obscurité est un merveilleux apaisement des sens.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Ce soir, le ciel d'automne est sombre et immense.<br />Sans mesure à maintenir me voilà libre,<br />me réjouissant enveloppé de l’obscurité nocturne,<br />je me délaisse de cette veille barque et de toutes ces histoires passées.</div><div style="text-align: justify;"><br />Alors que reste-t-il ?</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Taïun Senseï <span style="font-size: xx-small;">©</span><br />Soultz, le 12/11/2023<br /></div>Communauté de la Voie Silencieusehttp://www.blogger.com/profile/07385615494362278898noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-3087375975712911397.post-74347348144641564212023-10-08T06:51:00.005-07:002023-10-09T09:03:08.265-07:00Traité de la Clarté Silencieuse<p style="text-align: justify;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEimdyroEZhtk1h48iu8K-7oKM5prd472NjXVbzP7dU6WJIhUIo6t8OSnSgrLeqkOymHBm_id1LpD7d-EgM6pOfvaneYOxIn3RW7nXOeLA9a_VvAIgIGNCXZGnA1xBYM9YcsUEZPr0t0bJHL3eGs1BVunkHi-Pyz6CdZEj0rilq5r6LR0qiyU1LFAlrfBIs5/s902/IMG_7877.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="902" data-original-width="642" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEimdyroEZhtk1h48iu8K-7oKM5prd472NjXVbzP7dU6WJIhUIo6t8OSnSgrLeqkOymHBm_id1LpD7d-EgM6pOfvaneYOxIn3RW7nXOeLA9a_VvAIgIGNCXZGnA1xBYM9YcsUEZPr0t0bJHL3eGs1BVunkHi-Pyz6CdZEj0rilq5r6LR0qiyU1LFAlrfBIs5/s16000/IMG_7877.jpeg" /></a> </p><p style="text-align: justify;"> </p><p style="text-align: justify;">Le traité de la clarté silencieuse rassemble certains des teisho de Taïun Senseï dispensés entre 2022 et 2023. Vous y retrouverez notamment l'art de l'absence, le recueillement libérateur, et d'autres enseignements mises en page par la nonne Zenki. </p><p style="text-align: justify;"><b>Si vous souhaitez avoir plus d'information ou une copie du traité en format pdf, vous pouvez nous contacter via le formulaire de contact.</b><br /></p><br /><p><br /></p>Communauté de la Voie Silencieusehttp://www.blogger.com/profile/07385615494362278898noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-3087375975712911397.post-49746061288777671042023-08-20T12:12:00.007-07:002023-09-15T05:51:06.895-07:00Causerie de la nonne Zenki - vivre et mourir <div style="margin-left: 40px; text-align: justify;"><i><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjpF4zXV2B9Cnc77DYA7SIxVmQAs0x_Yl8wNUb1qM9yQWXIRtZqa42Xkg5ggZSHHeWZwrW4m3naK527kl-KncsFezI64YAYfNXIJLb2Yv4iTk6UXqzRfFkfLR75I_wrAT41kNbNMVC3rg4Vd9fOmGgzJATmdavCgWm1pv5AI_DHO6SAA0DPLBJph4DVSyH_/s5184/IMG_0157.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="5184" data-original-width="3456" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjpF4zXV2B9Cnc77DYA7SIxVmQAs0x_Yl8wNUb1qM9yQWXIRtZqa42Xkg5ggZSHHeWZwrW4m3naK527kl-KncsFezI64YAYfNXIJLb2Yv4iTk6UXqzRfFkfLR75I_wrAT41kNbNMVC3rg4Vd9fOmGgzJATmdavCgWm1pv5AI_DHO6SAA0DPLBJph4DVSyH_/w266-h400/IMG_0157.jpeg" width="266" /></a></div><br /></i></div><div style="margin-left: 40px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;"><i>Aujourd’hui,</i> </span></div><div style="margin-left: 40px; text-align: justify;"><i style="font-family: verdana;">j’ai vu quelqu’un mourir.</i></div><div style="margin-left: 40px; text-align: justify;"><i style="font-family: verdana;">De ce dernier souffle</i></div><div style="margin-left: 40px; text-align: justify;"><i style="font-family: verdana;">ne reste que le vent aux creux de mes mains.</i></div><div style="margin-left: 40px; text-align: justify;"><i style="font-family: verdana;"> </i></div><div style="margin-left: 40px; text-align: justify;"><i style="font-family: verdana;"> </i></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">Il y a de ces moments que nous souhaiterions, consciemment ou non, éternels car nous nous y accrochons comme un mirage, un paradis artificiel, un élan d’euphorie et nous voila dans une volonté de maintien et de perpétuelles répétitions. </span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">Il y a de ces instants que nous souhaiterions, consciemment ou non, qu’ils n’existent pas, jamais ou plus, car observés comme inconfortables, barbants, car vécus comme désagréables ou peut être même considérés non essentiels.</span></div><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">Puis, il y a cet instant qui devient tous les instants. Un instant pour un jour, un mois, un an et les mois, les jours et le moment, comme un voyage dans le temps qui s'écoule au cœur d’un écho. Cette dynamique du retournement est la complémentarité du versant relatif- absolu, continuité - discontinuité. Mais cela ne reste qu’une façon de voir la vie : lorsque je regarde ce qui se produit et émerge, la dualité entretien le sujet et l’objet, le moi qui regarde ce qui se produit, le moi qui existe, qui vit et qui meurt. Or, notre rapport au monde qui se réalise à travers le moi, c’est voir des fleurs dans le ciel alors qu’elles n’y sont pas.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">Néanmoins, voir les choses comme illusion est la pratique, car c’est dans l’illusion qu’est la vérité, comme dans la vie qu’est la mort et dans la mort qu’est la vie. Comprendre vivre, comprendre mourir, ce qui change n’est que nos croyances sur de tels processus car notre esprit pense : il y a la vie, notre esprit pense : il y a la mort. Or vie et mort ne sont pas des processus opposés mais l’expression identique d’une même réalité. C’est un processus, une dynamique, un enchaînement d’événements, c’est une symbiose, des cycles, un équilibre, un écho. Croire qu’il y a la vie et croire qu’il y a la mort, c’est croire qu’il y a un avant, un après, un moi, un autre. Nous imaginons des choses qui n’existent pas et vivons en luttant contre ces illusions tout en façonnant les images à notre guise.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">Alors, dans cette course du temps qui passe et de la mort imminente, de la course du cheval de Dōgen dans l’un de ses waka du Sanshō-Dōei, cette course du cheval en plein soleil comme pour fuir la nuit froide et obscure qui plane comme une réalité implacable, il ne faut pas chercher à courir pour courir, il faut comprendre que l’empressement n’est pas la vitesse, l’éveil n’est pas un accomplissement ou une réussite : s’éveiller c’est comprendre que c’est toujours là. S’éveiller, c’est se rendre compte de ce qui est toujours là, c’est soudainement réaliser et voir les choses qui sont toujours là. Voir, c’est à dire que le regard est intérieur, et voir ainsi ce n’est pas une réussite, ce n’est pas une ascension, c’est une réalisation. Alors, ainsi voir sans complaisance, c’est maintenir la vigilance car la réalisation n’est pas non plus une obtention. Comprenez-vous ? Par exemple, recevoir l’Okesa, comme le rakusu, ce n’est pas une médaille que l’on passe au cou, c’est toujours là ! Réaliser, c’est comprendre que cela est là, et alors expérimenter sans cesse cette réalité, en faire l’expérience, tout ce qui se passe se passe en nous, personne ne vous transmet quoi que ce soit ! Quand vous regarder autour de vous, vous me voyez là et entendez des paroles. Vous pensez que je suis là et que je vous parle, et vous pensez faire l’expérience de ma voix mais c’est les sensations liées au son que vous expérimentez, en fait c’est le son qui arrive à vos oreilles et votre cerveau qui traite l’information, cela a donc lieu en vous. C’est cela que vous observez et que vous pouvez réaliser. Alors l’expérience concrète de la vie et l’expérience concrète de la mort résident en une expérience intime, ceci est au cœur de la notion de causalité comme le non- faire réside au cœur du laisser-advenir. Ce n’est pas en laissant passivement advenir que le non-faire agit, mais en déployant activement la sagesse que ça advient. Ce que je tente de dire c’est que ce n’est pas en se concentrant sur les pensées ou les évènements que vous pourrez voir et entendre le réel, mais lorsque vous laissez cela pour réaliser l’expérience en vous. C’est pour cela que la réalisation est la chose la plus importante, car c’est l’expérience intime avec ce qui se passe en vous. Alors, ne pensez pas que ce qui advient apparait hors de nous ou se trouve comme une chose unique se laissant advenir, c’est l’ensemble et le tout qui se déploie comme unique paysage. C’est ça notre expérience de la réalité : à la fois la plus immédiate et la plus impalpable !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">Toutefois on perçoit rarement l’expérience, la vie, le réel, sans les distorsions et les contaminations qui impriment l’esprit par l’expérience passée et les attentes futures. Tenter de rendre compte de l’expérience immédiate c’est aussi se confronter à un langage sans solution si l’expérience n’est pas vécue aussi dans et par le corps. Le langage ainsi tenu dans le discours peut nous fait croire que l’on détient une solution. Des fois même, le casse-tête de l’intellectualisation nous projette dans l’idée que nous avons bravé courageusement un chemin, une route largement pavée d’angoisse et d’attente. Notre investissement devient alors si grand que l’on préfère déformer la réalité pour la plier à notre solution plutôt que de laisser cette solution. Penser d’ailleurs une réponse inclut peut être la notion même qu’il y a une bonne question aussi. Le début des problèmes... Taïgu Roshi, s’exprime avec joie quand il énonce que nos histoires ne sont pas un problème, mais c’est au moment où l’on croit à nos histoires que le problème émerge ! Nous n’avons pas encore entrevu intimement que cette construction est une construction et supposons innocemment qu’on la perçoit existant indépendamment de nous. La question de la nature de l’être humain, du temps qui est nature humaine, se trouve compliquée par le fait que l’individu est à la fois sujet et objet, celui qui observe et ce que l’on observe, celui qui décrit et ce que l’on décrit. Kyōgen Chikan, disciple d’Isan Reiyu dit :</span></p><div style="text-align: justify;"><div><i style="font-family: verdana;"> </i></div><div style="margin-left: 80px;"><i style="font-family: verdana;">L’ombre des bambous balaie les marches, </i></div><div style="margin-left: 80px;"><div style="text-align: justify;"><i style="font-family: verdana;">Pas un grain de poussière ne bouge.</i></div></div><div style="margin-left: 80px;"><div><div style="text-align: justify;"><i style="font-family: verdana;">La lune plonge au fond du bassin,</i></div></div></div><div style="margin-left: 80px;"><div><div><div style="text-align: justify;"><i style="font-family: verdana;">Mais l’eau est sans rides.</i></div></div></div></div></div><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">Ce poème merveilleux déploie habillement l’équilibre du relatif et de l’absolu, lorsque tombe l'illusion, alors se déploie ce qui n’a jamais été entravé, laissant être la libre activité des multiples phénomènes. Dōgen précise dans le Genjo Kōan, le fait que « l'illumination existe lorsque le soi est parfaitement perméable aux myriades d'êtres et d'événements du monde ». Voilà le mudra silencieux, l’ouverture non pas à la réponse, mais à la compréhension de ce qui sous tend la question et donc la poursuite de l’approfondissement de ce qu’il y’a derrière et l’intention qui pousse à la formulation, ce qui est inconnaissable. Je ne dis pas ce qui est inconnu, mais bien le mudra silencieux est ce qui est inconnaissable. Alors, danser au cœur des mots pour être libre des discours qui se maintiennent à leurs identités distinctes. Mais dans le véritable dedans du dedans, il n’y a ni intimement ni publiquement, ni étroitement ni largement, ni dedans, ni dehors. Dans le véritable dedans du dedans, il n’y a plus la tache noble et il n’y a plus la tache indigne, il n’y a plus l’intellectuel et il n’y a plus l’artisan, il n’y a plus la mort et il n’y a plus la vie, il n’y a plus la fonction et il n’y a plus l’individu, alors même la non-fonction est fonction, tout est fonction.</span></p><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">Toutes fonctions mêmes « sans fonction » c’est agir, servir, servir le Sangha, sans identification à quoi que ce soit et réalisant ainsi le réel. Pratiquer ardemment ce n’est pas obtenir des responsabilités, la réalisation n’est pas une ascension ! Être n’est pas une pensée, être est pratique, c’est apprendre comment mettre un kesa dans les règles, s’assoir quand le bois sonne et manger quand le métal retentit. Ainsi, de tout temps alors, se pratique la Voie, l’acte simple et intuitif, reflet de l’activité de la Loi universelle, vie quotidienne depuis toujours du pratiquant, c’est vivre, c’est mourir.</span></div><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">Cependant, il n’y a pas non plus à s’illusionner sur la réalisation, sur la vie, sur la mort, puisque même dans l’habilité aussi artificieuse puisse-t-elle être, rien ne nous empêcherait de nous dérober à l’élémentaire état d’être : aucun affect ne peut répondre à ce champ naturel de force qu’est l’existant. « Tout ce qui est agi, sinon ce n’est pas le réel » nous dit Jung, « Étudiez cet instant avec application, cet instant est celui où le monde entier et le bateau sont un seul et même monde » nous dit Dōgen. Dans Zenki, il exprime cela clairement : l’évènement par excellence n’est pas une révélation, ce n’est pas caché pour autant : nos activités quotidiennes sont toutes les voies, tout est la Voie, elles sont ni plus ni moins que la Voie, il n’y a pas à regarder ailleurs. Nulle part où faire et diriger, laisser s’étendre le regard qui est de toute chose et phénomène. Aucun endroit d’où venir, aucun endroit où aller. Rien n’est à réaliser !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">Maître Kōdō Sawaki exprime dans un de ses commentaires du Shōdōka, que le secret est la transparence totale et absolue de toutes choses, dans la rosée du matin tout devient ainsi transparent, limpide de même que passé, présent et futur, et ainsi les formes sont sans formes. La différence n’est plus un obstacle à l’égalité de toutes choses et l’égalité de toutes choses ne fait plus obstacle à la différenciation nous dit Kōdō Sawaki, ni la vie, ni la mort.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">Vivre et mourir, ce n’est pas donc de savoir s’il faut observer les préceptes, perceptions, pensées... il n’y a donc pas à penser ce qu’il faudrait penser, ça surgit du tréfonds de soi, là ou tout fait corps avec l’ainsi et tel quel. L’enseignement vivant et dynamique ouvre à voir le paysage de nos vies changeant et sans identité propre.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">Dans ce rapport au vieillir, à mourir, cela est vivre au cœur des plus ordinaires, engagé et sans réserve. Alors celui qui juste ainsi se pose et laisse se vivre la vie sans détour, sans couleur propre et déterminée. Usant de mots au profit de la situation, au profit du réel, c’est l’être totalement banal et ordinaire qui passe inaperçu : celui qui passe et qui s’oubli, celui qui n’entrave rien, qui ne brusque pas, celui qui est vent sur la fleur, lézard sur sol chaud, train qui passe, bol de thé vide posé sur une table, goutte de rosée sur brin d’herbe, corps drapé abandonné sur un zafu.</span></p><p><span style="font-family: verdana;"><br /></span></p><p><span style="font-family: verdana;">Baïka Zenki ©<br /></span></p><p><span style="font-family: verdana;">梅華 全機</span></p><p><span style="font-family: verdana;">08.2023 - à Lanau.</span></p><div><br /></div>Communauté de la Voie Silencieusehttp://www.blogger.com/profile/07385615494362278898noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-3087375975712911397.post-36655894453713027902023-08-13T03:22:00.005-07:002023-09-15T05:50:20.484-07:00Clair-obscur<p><br /></p><p><br /></p><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana;">La lune ne génère pas sa propre lumière, elle se laisse éclairer par le soleil.</span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana;"><br /></span></span></div><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana;">L’art de l’absence est le principe Yin du Tao en repos dans le Grand absolu. Un instant clair-obscur où il n’y a plus d’ambiguïté ni d’opposition de comportement interne et externe volontaire. </span></span></div><p><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana;">Taïun Senseï<span> ©</span></span></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmF6IsMF4kL3pDbv_kx-s5mpzM5RmaOHjia1iit8r2TQ3pfoDsB3hkKWaGdDn0ffWrh79C6BcD46NZyfbopZqyEOScJB7eaxNWx7ucWtHVzZMFEkBsScYF8UA13gakOnJt-Eyde-5YEsQDHA4ETTR7eykGNfoMjCS-Zvf5mdEdOHwLzl7Y53i34NtIiJkG/s1280/image2.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="853" data-original-width="1280" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmF6IsMF4kL3pDbv_kx-s5mpzM5RmaOHjia1iit8r2TQ3pfoDsB3hkKWaGdDn0ffWrh79C6BcD46NZyfbopZqyEOScJB7eaxNWx7ucWtHVzZMFEkBsScYF8UA13gakOnJt-Eyde-5YEsQDHA4ETTR7eykGNfoMjCS-Zvf5mdEdOHwLzl7Y53i34NtIiJkG/w400-h266/image2.jpeg" width="400" /></a></div><br /><p><br /></p>Communauté de la Voie Silencieusehttp://www.blogger.com/profile/07385615494362278898noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3087375975712911397.post-20054675675677025962023-07-28T08:28:00.007-07:002023-09-15T05:49:42.016-07:00Traité de la Clarté Silencieuse <p style="text-align: justify;"><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; caret-color: rgb(255, 255, 255); font-family: UICTFontTextStyleTallBody; font-size: 19px;"><br /></span></p><p style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjwKICExjmirAvVMrqagNhiS6tpYHhvdJWQd2XUSCWmAbn_3jSyEde0DMnwBH5BTZiQvtM-BRtJpEkX4ce7o529jp0X5nwukGZN3Zl0QTPbnN_SzjIcT7PqeDVHvAm-b_-IzOOdfRmWvIpzBSZZJhgL8c5LVQ84mLFcBlfDMejZxmIXGyy2GPG9ApMZ0p8E/s1280/IMG_7645.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="853" data-original-width="1280" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjwKICExjmirAvVMrqagNhiS6tpYHhvdJWQd2XUSCWmAbn_3jSyEde0DMnwBH5BTZiQvtM-BRtJpEkX4ce7o529jp0X5nwukGZN3Zl0QTPbnN_SzjIcT7PqeDVHvAm-b_-IzOOdfRmWvIpzBSZZJhgL8c5LVQ84mLFcBlfDMejZxmIXGyy2GPG9ApMZ0p8E/s16000/IMG_7645.jpeg" /></a></div><br /><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; caret-color: rgb(255, 255, 255); font-family: UICTFontTextStyleTallBody; font-size: 19px;"><br /></span><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; caret-color: rgb(255, 255, 255); font-family: verdana; font-size: small;">Dans l'absence d’élaboration, il n'y a ni méditant, ni méditation. Les efforts et les </span><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; caret-color: rgb(255, 255, 255); font-family: verdana; font-size: small;">injonctions qui consisteraient à faire d'un objet un sujet d’observation deviennent complètement absurdes. Quand l’œil s’ouvre à la simultanéité l’observation et l’observateur n’ont plus lieu d’être. Ainsi, les trois temps sont naturellement transcendés. Le corps-esprit ne se cristallise plus sur l’identité et la délimitation corporelle. Vous êtes paisible au cœur de cette ouverture sensible, qui ne trouble rien. </span></p><p style="text-align: left;"><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; caret-color: rgb(255, 255, 255); font-family: verdana; font-size: small;">Taïun Meriadec ©</span></p><p style="text-align: left;"><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; caret-color: rgb(255, 255, 255); font-family: verdana; font-size: small;">Extrait du traité de la Clarté Silencieuse.</span></p>Communauté de la Voie Silencieusehttp://www.blogger.com/profile/07385615494362278898noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-3087375975712911397.post-75139200181866581672023-06-28T08:04:00.002-07:002023-07-01T07:14:20.610-07:00Quête identitaire <p> </p><p><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; caret-color: rgb(255, 255, 255); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px;"></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEinMiVY787XowZnziYl27wSBRXnA3TxRmnkVOpmhGOg9Tsy1iPRujXcXMBvgMZWaUSAMAKG054Peq73XDXa9q7bBQAxPFPhCPhcyH4_SXuFrlWmz6IPfKKYsC1sU8ScXY0ksSMTJleou1x2xvjbi1KNZSz2TS3kKXFl4xv87mb-IVc_3VFFOiAfw4bQAgmw/s1280/06FCA331-CDD8-4816-9530-D5F1CD8CD8A3.webp" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="960" data-original-width="1280" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEinMiVY787XowZnziYl27wSBRXnA3TxRmnkVOpmhGOg9Tsy1iPRujXcXMBvgMZWaUSAMAKG054Peq73XDXa9q7bBQAxPFPhCPhcyH4_SXuFrlWmz6IPfKKYsC1sU8ScXY0ksSMTJleou1x2xvjbi1KNZSz2TS3kKXFl4xv87mb-IVc_3VFFOiAfw4bQAgmw/s320/06FCA331-CDD8-4816-9530-D5F1CD8CD8A3.webp" width="320" /></a></div><br /><div style="text-align: justify;">Quand la quête identitaire cesse, les différentes formes de violences inhérentes à celles-ci cessent également.</div><p></p><div style="text-align: justify;"><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; caret-color: rgb(255, 255, 255); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px;"><br /></span></div><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; caret-color: rgb(255, 255, 255); font-family: UICTFontTextStyleBody; font-size: 17px;"><div style="text-align: justify;">Taïun senseï </div></span>Communauté de la Voie Silencieusehttp://www.blogger.com/profile/07385615494362278898noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-3087375975712911397.post-61847071811654257312023-06-05T11:00:00.006-07:002023-09-15T05:48:28.850-07:00Mokusho - Clarté Silencieuse. <p><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjA7UOEsdImMSnt66BKRGOpIE6iAmwr8oMfNEqLUpCsok3EaRMMYzeHsXUbpy7KpuCm81_AbqZ6ZomFFgroxOuIUgEg6lcqNUGc_XKOCkc1LyNH3Rm2NqzQ6oQklx2mQQvxmqUBlJZmxBi3lqhAxI-8IJKzm90oZOejHNk4VtPSrwlyEvkoD7KdtQdDmA/s4032/IMG_3712.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="3024" data-original-width="4032" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjA7UOEsdImMSnt66BKRGOpIE6iAmwr8oMfNEqLUpCsok3EaRMMYzeHsXUbpy7KpuCm81_AbqZ6ZomFFgroxOuIUgEg6lcqNUGc_XKOCkc1LyNH3Rm2NqzQ6oQklx2mQQvxmqUBlJZmxBi3lqhAxI-8IJKzm90oZOejHNk4VtPSrwlyEvkoD7KdtQdDmA/w400-h300/IMG_3712.jpeg" width="400" /></a></p><p><span style="text-align: justify;"></span></p><p><span style="font-family: verdana; text-align: justify;">Lorsque vous veillez suffisamment à la vie, les mots ne sont plus vraiment une nécessité. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">S’il vous plaît, comprenez, un millier de mots ne suffisent pas, si vous ne faites pas un petit pas, puis encore un autre. Les mots sont parfois précieux, mais si vous ne prêtez pas suffisamment attention à la vie, vous risquez de devenir attachés aux mots en oubliant de vivre intensément.</span></p><span style="font-family: verdana;">L'existence n'a pas besoin d'être commentée, vivez là complètement. </span><p><span style="font-family: verdana;"><br /></span></p><p><span style="font-family: verdana;">Taïun Senseï </span><span style="font-family: verdana; font-size: small;">©</span></p>Communauté de la Voie Silencieusehttp://www.blogger.com/profile/07385615494362278898noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-3087375975712911397.post-42609175435292448792023-04-09T08:00:00.004-07:002023-09-15T05:55:23.987-07:00Merveilleuse fragilité.<p></p><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;">Installez-vous dans cette délicate fragilité interne...</span></div><div style="text-align: justify;"><p><span style="font-family: verdana; font-size: small;">Asseyez-vous dans la fragilité de l’innocence, comme un enfant qui vient de naître. Il est à la fois : disponible, tendre et vulnérable. </span><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana;"><br /></span></span></p></div><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;">Soyez simplement avec la vie et ne lui faite surtout pas barrage. Laissez la couler librement... </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;">" Quand l’homme naît, il est tendre et faible.<br />Mais quand il vieillit et qu’il meurt, il devient dur et raide ", nous dit le sage Lao Tseu. <br /><br />Fragilité n’est pas faiblesse. Bien des fleurs en apparence paraissent très fragiles. Pourtant, pour certaines, elles arrivent à traverser les saisons ; parfois des hivers très rudes. <br />Notre fragilité recèle une beauté extraordinaire, parce qu’elle incarne à la fois, toute notre tendresse, la douceur et la délicatesse du vivant. Lorsqu’une tempête s’abat sur le monde et qu’un vent violent souffle, les arbres les plus forts finissent par tomber... Arrachés à leurs racines. Mais une simple fleur, elle, s’incline humblement devant la force du vent. Une simple petite fleur finit par se plier. Puis la tempête s’en va. <br />Face aux épreuves du temps, nous avons cette habitude de nous durcir, de nous fermer, de nous enfermer... Quand une tempête se lève, elle soulève toute la poussière du monde. Mais même cette poussière ne résiste pas... Elle se laisse porter. <br /><br />La vie aime la fragilité, nous dit Lao Tseu. Parce que cette fragilité nous invite à nous incliner humblement face à elle. <br /><br />La fragilité a une certaine beauté, tout comme les fleurs. Cette beauté est celle de la grâce. Cette fragilité est celle de la non-violence... Cette fragilité est celle de l’absence de conflit ; l’absence de haine et de guerre... <br /><br />Fragilité n’est pas faiblesse... <br /><br />Certaines fleurs sauvages poussent même sur la dureté d’un rocher. Et face à ce rocher imposant, ces fleurs paraissent si fragiles. Beaucoup préfèrent être une montagne ou un roc, mais qui voudrait être comme une fleur ? Une fleur fragile qui sait s’incliner sous la force du vent et l’usure du temps ? Le vent souffle et les pétales s’envolent... La fleur perd progressivement de ses habits et de sa splendeur. Elle finira tôt ou tard par faner... <br />Mais le véritable miracle de cette fleur est d’exister juste un bref instant...<br /><br />Aimerez-vous vraiment être une fleur ? <br /><br />Il y a des fleurs qui ne fleurissent qu’une fraction de seconde dans le temps de l’univers... Une brève seconde... Une fleur s’éveille et le monde s’éveille avec elle... <br />L’amour est une fleur qui se fane quand on la cueille pour s’en saisir ; quand on veut posséder cette fleur. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><br /><br />Merveilleuse fragilité. ©<br />Extrait : causerie du 25/01/2017 <br />Taïun senseï </span><br /><br /></p><p style="text-align: left;"><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(0, 0, 0); color: black; display: inline; float: none; font-family: Helvetica; font-size: 12px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: 400; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: start; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></span></p><p><span style="-webkit-text-size-adjust: auto; -webkit-text-stroke-width: 0px; caret-color: rgb(0, 0, 0); color: black; display: inline; float: none; font-family: Helvetica; font-size: 12px; font-style: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: 400; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: start; text-decoration: none; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px;"></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhTboKpCJc2uRODiQFlWitpGUhwehesMqMqoZpRg7UOlxG9QK153qGbZXaeY_htwumZxkuKPjQzQFZPjegbaw7JzrJBNlyBgp6Py5MIVebnmY8bskPCKpLUMC19Gzl7Byvm2o1-Mrb-PWu7E4cRaf2KptYH2lym6qkLgyE3ZTRRSdwDvreRBIUOG4Bdhg/s4032/IMG_7046.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="3024" data-original-width="4032" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhTboKpCJc2uRODiQFlWitpGUhwehesMqMqoZpRg7UOlxG9QK153qGbZXaeY_htwumZxkuKPjQzQFZPjegbaw7JzrJBNlyBgp6Py5MIVebnmY8bskPCKpLUMC19Gzl7Byvm2o1-Mrb-PWu7E4cRaf2KptYH2lym6qkLgyE3ZTRRSdwDvreRBIUOG4Bdhg/w400-h300/IMG_7046.jpg" width="400" /></a></div><br /><span class="Apple-converted-space"><br /></span><p></p>Communauté de la Voie Silencieusehttp://www.blogger.com/profile/07385615494362278898noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-3087375975712911397.post-77372383220111587312023-04-07T03:33:00.003-07:002023-09-15T05:47:32.445-07:00Temple Zen Koshoji<p><span style="font-family: verdana; font-size: small;">Voyage au Japon, au cœur du temple zen Koshoji. C’est ici que Taigu Roshi pratique et enseigne modestement l'art traditionnel de la couture du vêtement monastique.</span></p><p> </p><p> </p><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><iframe allowfullscreen="" class="BLOG_video_class" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/MM5-yUdWGWA" width="320" youtube-src-id="MM5-yUdWGWA"></iframe></div><br /><p></p>Communauté de la Voie Silencieusehttp://www.blogger.com/profile/07385615494362278898noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-3087375975712911397.post-60267796732361970322023-04-02T05:02:00.007-07:002023-09-15T05:47:15.547-07:00La générosité<p><br /></p><p><i> </i></p><p><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana;"><i> L'homme a créé la générosité pour justifier son acte. </i><span><i> </i> </span> </span></span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana;"> </span></span></p><p style="text-align: right;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana;"> <br /></span></span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana;">Taïun senseï</span></span><span style="font-family: verdana; font-size: 18px;"> </span><span style="font-family: verdana; font-size: small;">©</span></p><p style="text-align: right;"><br /></p><p style="text-align: right;"><br /></p>Communauté de la Voie Silencieusehttp://www.blogger.com/profile/07385615494362278898noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-3087375975712911397.post-45666155641146326762023-03-26T05:29:00.015-07:002023-09-15T05:46:51.860-07:00Koan du miroir<p><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><br /></span></p><div style="text-align: left;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;">Quand le miroir n’a plus rien à illuminer, </span></div><p>
</p><div class="post j-blog-content"><div id="cc-matrix-4811001722"><div class="j-module n j-text" id="cc-m-16517596122">
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">que reste-t-il ? </span>
</div>
<p>
<span style="font-family: verdana; font-size: small;"> </span>
</p>
<p>
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Taïun senseï </span><span style="font-family: verdana; font-size: small;">©</span>
</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjCafWL0HoMQKhrH_y5mbcLxDe5LQ2ulwei5dyaGdhyrcLq2YNTIJq0G1Vus3GLrmarAnQbS1hUTupL7TVr4sVz0YsAy-B-KuXGnLE-CakeArCD8ixaEzdEhuo1nJu1w3-6rgMUxrzQc7xcJ2lfC8obQQyCzwthP2ftuzmUYY9c452aVzGNjGBZq-23Nw/s2048/4556E3C8-ECFF-43C3-A9E1-FE6176C5F374.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1536" data-original-width="2048" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjCafWL0HoMQKhrH_y5mbcLxDe5LQ2ulwei5dyaGdhyrcLq2YNTIJq0G1Vus3GLrmarAnQbS1hUTupL7TVr4sVz0YsAy-B-KuXGnLE-CakeArCD8ixaEzdEhuo1nJu1w3-6rgMUxrzQc7xcJ2lfC8obQQyCzwthP2ftuzmUYY9c452aVzGNjGBZq-23Nw/s320/4556E3C8-ECFF-43C3-A9E1-FE6176C5F374.JPG" width="320" /></a></div></div></div>
</div>Communauté de la Voie Silencieusehttp://www.blogger.com/profile/07385615494362278898noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-3087375975712911397.post-26403283770048269702023-03-21T08:36:00.002-07:002023-09-15T05:46:17.162-07:00Causerie : Taïun senseï sur la dynamique du temps.<p> </p><div class="post j-blog-content"><div id="cc-matrix-4810998422"><div class="j-module n j-text" id="cc-m-16517565122">
<p style="text-align: center;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana;"><i>Chaque instant se déploie au cœur de l’instant. </i></span></span>
</p>
<p style="text-align: center;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana;"><i>L’instant n’entrave pas l’instant. </i></span></span>
</p>
<p style="text-align: center;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana;"><i>Il laisse la place qu’à lui-même. </i></span></span>
</p>
<p style="text-align: center;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana;"><i>La linéarité est l’expression de l’imaginaire.</i></span><b style="font-family: verdana;"><i> </i></b></span>
</p>
<p><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana;">
</span></span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana;">
Le temps perçu comme un cycle nous semble évident, car on passe bien
souvent par sa propre conceptualisation. C’est d’ailleurs une croyance
très séduisante. Cette notion de cycle
comporte néanmoins un piège, comme toute illusion. Cela passe par le
fait de croire qu’implicitement la notion même de prédestination existe
aussi. Nous avons tendance à omettre que la notion de
déterminisme se loge, y compris dans les notions de cycle. Il y a
des cycles, car il y a des conditions propices à ce que cela se
reproduise. À cause de notre conditionnement à la pensée
linéaire, nous voyons les choses comme un cycle, car nous pensons
avec un point fixe. En vérité, le temps n’est ni linéaire ni cyclique,
sa propriété dynamique fait qu’elle ne va ni dans un sens
ni dans un autre.
</span></span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana;">
</span></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-size: small;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4DwaV1F6c15R34T3x0Vh1mb0qED9MWNw9VzTS1HX2W8av9zVxNx6GsCuIn0FcV0-NzK88bIZex1NLvc4HpwANJhoHgcgmF3l4oSm0d2XYtC6DVCKC_XMae4Jc5XH_haXow-9ujFy_N6qwLlICGiJBNt3h-G2n0vuvcQwCztlWr4ef7wRw6n-ZMRW2xw/s720/1679385691.jpg" style="font-family: verdana; margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="480" data-original-width="720" height="213" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4DwaV1F6c15R34T3x0Vh1mb0qED9MWNw9VzTS1HX2W8av9zVxNx6GsCuIn0FcV0-NzK88bIZex1NLvc4HpwANJhoHgcgmF3l4oSm0d2XYtC6DVCKC_XMae4Jc5XH_haXow-9ujFy_N6qwLlICGiJBNt3h-G2n0vuvcQwCztlWr4ef7wRw6n-ZMRW2xw/s320/1679385691.jpg" width="320" /></a></span></div><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana;"><br /></span></span>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><b style="font-family: verdana;">Rappelez-vous les paroles de maitre Dogen dans le Shobogenzo Uji : </b></span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><i style="font-family: verdana;">" N'en faites pas du temps une chose de toute force, vous vous
mettez dans la tête que le temps se déroule dans une seule direction ;
vous ne savez pas que le temps est insondable. Cette vue
étroite qui est la vôtre est certes un moment du temps, mais elle ne
laisse aucune trace dans le temps. Convaincus que le temps ne fait
qu'aller et venir, les sacs de peau que vous êtes sont
bien incapables de dire où est, où va et d'où vient ."</i></span>
</p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana;"></span></span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana;">
Le temps est insondable. De même, il est totalement absurde et dangereux de parler de cycle karmique.
</span></span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana;">À l’échelle atomique, nous pouvons parler du chaos temporel. Cette
forme de chaos à sa propre logique. Car la forme espace-temps
s’organise en
fonction de l’espace et du temps qui lui est propre.
</span></span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana;">Pratiquer en comprenant l’intemporalité du temps, c’est pratiquer
selon le réel…. Nous sous-estimons grandement l’emprise de nos croyances
et déconditionnements du temps dans sa forme linéaire.
</span></span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana;"></span></span></p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><b style="font-family: verdana;">À propos de la porte de la simultanéité, de la complétude, de la concordance.</b></span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><b style="font-family: verdana;">Traité de Li Tongxuan. Sutra de l’entrée de la dimension absolue. </b></span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><i style="font-family: verdana;">Les phénomènes s'accordent tous simultanément pour accomplir
l'unique production interdépendante possible, libre de commencement et
de fin (ou d'entrée dans le temps) comme d'avant et d'après
(ou de succession temporelle). Leur parfaite complétude les pose
tous ensemble, libres, dans le bon sens comme à contre-sens, sans
confusion aucune, dans l'indéniable perfection du mystère de
l'interdépendance universelle. </i></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><i style="font-family: verdana;"> </i></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;">Taïun ©</span><span style="font-size: small;"><i style="font-family: verdana;"> </i></span>
</p></div></div>
</div>Communauté de la Voie Silencieusehttp://www.blogger.com/profile/07385615494362278898noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-3087375975712911397.post-87584239559256919712023-03-21T08:13:00.003-07:002023-09-15T05:44:49.516-07:00Une présence inconcevable<p><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana;"> </span></span></p><div class="post j-blog-content">
<div id="cc-matrix-4810999722"><div class="j-module n j-text" id="cc-m-16517570022"><div style="text-align: left;"><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana;">
L<span>’absence de présence est une présence inconcevable.</span></span></span>
</div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Quand la vue de l’interne et de l’externe est vide d’existence,</span>
</div>
<div style="text-align: left;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">la dualité cesse également. </span>
</div>
<p><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana;">
</span></span></p>
<p>
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Taïun senseï </span><span style="font-family: verdana; font-size: small;">©</span>
</p></div></div>
</div>Communauté de la Voie Silencieusehttp://www.blogger.com/profile/07385615494362278898noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-3087375975712911397.post-42718394389164686632023-03-05T08:13:00.012-08:002023-09-15T05:51:44.717-07:00Partage de la nonne Zenki sur le chapitre du Shōbōgenzō : Muchū setsumu (En rêve dire le rêve)<p style="color: black; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-family: times;"><span style="font-size: small;"> </span></span><span style="font-family: verdana;"><span style="font-size: small;"><span><b><i>Muchū setsumu – Shōbōgenzō </i></b></span></span></span></p>
<p style="color: black; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana;"><span style="font-size: small;"><i>Cette roue du Dharma, c’est celle
« d’un bouddha avec un autre bouddha », c’est « en rêve, dire le rêve».
Il est évident que c’est
seulement quand « en rêve, ils disent le rêve » que les
bouddhas-patriarches atteignent l’éveil suprême. S’élever jusqu’au
Dharmakāya, c’est, inévitablement, « en rêve, dire le
rêve ». </i></span></span><span style="font-family: verdana;"><i>C’est alors qu’a lieu la rencontre
de bouddha à bouddha. À partir de ce moment-là, ils ne tiennent plus à leurs « tête, yeux, moelle, cervelle, ou corps,
chair, main, pieds ». Sans attaches, ils sont, comme dans l’adage
« celui qui vend de l’or le reçoit en échange ». </i></span></p>
<p style="color: black; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana;"><span style="font-size: small;">« En rêve, dire le rêve » est un chapitre du Shōbōgenzō. Prononcé en 1242 par Dōgen, <i>muchū setsumu</i>
est un des chapitres les plus créatifs de ce
recueil. La métaphore du rêve est centrale mais aussi utilisée pour
ouvrir la porte de l’éveil dans la non-dualité, le rêve comme symbole de
l’illusion, du mirage, des ombres. </span>
</span></p>
<p style="color: black; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana;"><span style="font-size: small;">« En rêve, dire le rêve » c’est
éprouver la parole des patriarches dans et par son corps, le rêve est
zazen : état d’être laissant advenir chaque chose,
pensées, mouvements, sensations, sans cause et sans support,
mouvement perçu mais sans prise, conscience de l’absence de mouvement,
c’est l’équilibre du laisser devenir et revenir. </span></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg2K-tx2rxjhoW6q_Pc0Pqe9bjtXGWThPW9wQZQjboMdl0RFmuHgB2uK2eaDwGjt-PEw1vFOw_Yd_fmtyy-lCWZou9E_b0_0zxYYKPhhZ8LEouEzdX1h0E6uxxjY23wtUccN1uSXvpCny_R1GNQKAkqOqZXRgIz-uTCWVX-eU7j9Trx74QrFcJE1ezbJA/s1920/1678038904.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1280" data-original-width="1920" height="213" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg2K-tx2rxjhoW6q_Pc0Pqe9bjtXGWThPW9wQZQjboMdl0RFmuHgB2uK2eaDwGjt-PEw1vFOw_Yd_fmtyy-lCWZou9E_b0_0zxYYKPhhZ8LEouEzdX1h0E6uxxjY23wtUccN1uSXvpCny_R1GNQKAkqOqZXRgIz-uTCWVX-eU7j9Trx74QrFcJE1ezbJA/s320/1678038904.jpg" width="320" /></a></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: verdana;"><br /></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><span style="font-family: verdana; text-align: justify;">Cela rejoint la complexité de la compréhension de l’enseignement de la pratique et de zazen.</span></div>
<p style="color: black; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana;"><span style="font-size: small;">L’enseignant qui parle, ne transmet
rien, car il n’y a rien qui est exprimé en terme de réponse, rien comme
réponse qui n’est écrite dans un livre. Le véritable
enseignement se trouve au cœur de l’échange créé lors de la
rencontre, c’est une invitation d’approfondissement, une résonance, le
reflet de ce qui est questionné. Je le comprend ainsi : il n’y a
pas d’usage aux enseignements, si quelqu’un cherche une réponse dans
l’écoute et l’interprétation. Quant à la pratique de zazen, c’est une
dynamique individuelle, qui une fois en extension
n’est pas différent du tout. D’ailleurs, le pratiquant est seul sur
la Voie, personne ne voyage à notre place. Maître Yōka Daishi nous
partage quelques mots dans le Shōdōka : </span>
</span></p>
<div style="color: black; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-left: 35.4px; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana;"><span style="font-size: small;"><i>Voir une forme dans le miroir n’est pas difficile </i></span>
</span></div>
<div style="color: black; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-left: 35.4px; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana;"><span style="font-size: small;"><i>Mais comment saisir le reflet de la lune dans l’eau ? </i></span></span></div>
<div style="color: black; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-left: 35.4px; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana;"><span style="font-size: small;"><i>Ils vont toujours seuls, ils marchent toujours seuls, </i></span>
</span></div>
<div style="color: black; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-left: 35.4px; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana;"><span style="font-size: small;"><i>Les accomplis qui parcourent ensemble le chemin du </i></span>
</span></div>
<div style="color: black; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-left: 35.4px; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana;"><span style="font-size: small;"><i>Nirvana. </i></span>
</span></div>
<p style="color: black; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana;"><span style="font-size: small;">Le regard qui se pose dans l’eau voit
le reflet de la lune. Saisir la vérité, c’est déjà commencer à
pratiquer, regarder, savoir que ce n’est qu’un reflet, un rêve.
Alors, le questionnement qui tourne vers la mise en pratique,
ressemble à la question de savoir si l’on pratique. La question peut
alors aussi s’orienter vers une volonté de perception de bonne,
assez, correcte comme pratique, d’un bon, un mauvais maître, un bon
disciple, un bon moine, une belle pratique, un bon ou mauvais zazen, par
exemple. Cela est une question qui est peut être liée
à l’idée qu’il y a un rapport à une forme, à la dualité, à la notion
de maître et de disciple. </span>
</span></p>
<p style="color: black; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana;"><span style="font-size: small;">La forme et le discours donnent
l’idée même d’une pratique que l’on nomme aussi la Voie. La construction
d’une forme quant à la Voie ne permettra pas d’accueillir
l’absence de contraintes, ni même de forme ou d’appartenance dans le
miroir de la rencontre avec le maître.</span>
</span></p>
<p style="color: black; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-left: 35.4px; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana;"><span style="font-size: small;"><i>C’est alors qu’a lieu la rencontre
de bouddha à bouddha. À partir de ce moment-là, ils ne tiennent plus à
leurs « tête, yeux, moelle, cervelle, ou corps,
chair, main, pieds ». Sans attaches, ils sont, comme dans l’adage
« celui qui vend de l’or le reçoit en échange </i></span>
</span></p>
<p style="color: black; font-stretch: normal; line-height: normal; min-height: 14px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">Alors, « en rêve, dire le rêve » est
une constante actualisation dans ce qu’on a observé et d’où émerge
l’action, cela n’a rien différent de moi et
pourtant réside sans moi ! L’invitation réside dans la résonance,
reflet du miroir, dans cette subtilité unique, au cœur de la rencontre
de maître à disciple. C’est éclairer l’ignorance
fondamentale. C’est éclairer cette ignorance quant à la Voie, à la
pratique, à la souffrance. Fondamentalement, la rencontre c’est zazen,
rencontre son maître, c’est zazen.</span></p>
<p style="color: black; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana;"><span style="font-size: small;">Tant que réside un fonctionnement et
une envie de quête identitaire pour courir, obtenir une image, une
trace, alors les jours passent en vain. Tant que réside un
point de vue ou une volonté d’éclairer par un côté les paroles des
maîtres et patriarches, rien n’est réalisé, les paroles sont creuses.
Maître Keizan exprime cela dans le <i>Zazen –
Yôjinki</i> : </span>
</span></p>
<p style="color: black; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-left: 35.4px; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana;"><span style="font-size: small;"><i>Là où les points de vue prennent fin, et où tout concept est épuisé, la parole unique se répand dans les dix directions. </i></span>
</span></p>
<p style="color: black; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana;"><span style="font-size: small;">Peut-être qu’il est parfois difficile
d’entendre que nous savons déjà tout ce que nous devons savoir,
ressentons tout ce que nous devons ressentir et percevons tout
ce qu’il y a à percevoir. Le jour où cela formera un tout unifié,
alors la lumière jaillira d’elle-même et rien n’en sera troublé. </span>
</span></p>
<div style="color: black; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-left: 35.4px; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana;"><span style="font-size: small;"><i>Merveilleux esprit en nirvâna toujours </i></span>
</span></div>
<div style="color: black; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-left: 35.4px; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana;"><span style="font-size: small;"><i>Puisque ces fleurs invariablement s’épanouissent </i></span>
</span></div>
<div style="color: black; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-left: 35.4px; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana;"><span style="font-size: small;"><i>Dans mon village d’origine </i></span>
</span></div>
<div style="color: black; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-left: 35.4px; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana;"><span style="font-size: small;"><i>Les couleurs ne changent pas </i></span>
</span></div>
<div style="color: black; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-left: 35.4px; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana;"><span style="font-size: small;"><i>Bien que le printemps passe</i></span>
</span></div>
<p style="color: black; font-stretch: normal; line-height: normal; margin-left: 35.4px; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;"><i>- Dōgen </i></span></p>
<p style="color: black; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana;"><span style="font-size: small;">Pratique et réalisation font partie
du rêve, disciple et maître font partie du rêve, l’un reflétant l’autre,
chacun devant l’autre, unité vide du réel. Le disciple
immergé dans le rêve reconnaissant le rêve, prenant attention à ce
qui est, devenir et revenir. Deux miroirs se reflétant l’un l’autre,
sans aucune saisie du reflet, le rêve s’éveille à
lui-même. </span>
</span></p>
<p style="color: black; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana;"><span style="font-size: small;">Voilà où réside le véritable trésor :
l’écho dharmique dans chacun des gestes, des paroles, des silences, des
rituels. Tel un pai : mouvement reflet de la
confiance qui émergé de la compréhension éclairée. Non pas une
confiance enveloppante d’illusions réconfortantes, un utilme abandon,
face contre terre, devant le maitre réel, levant les pieds du
Bouddha au-dessus de sa tête, ne s’appuyant plus sur rien; la Roue
du Dharma tourne. Tel un bol vide, façonné à l’unique, par son espace
vide accueille joyeusement l’écho du Dharma. L’espace qui
demeure entre les choses ne distingue alors ni l’interne, ni
l’externe, ni le maitre, ni le disciplie. Architecte du réel, l’espace
de ce bol n’est pas non plus vacuité. Le maître, le disciple,
sont de chair et d’os mais aussi de souffle et d’esprit, en outre ;
des bols vides remplis de traces vides. </span>
</span></p>
<p style="color: black; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana;"><span style="font-size: small;">L’idéal de l’éveil n’est plus
possible puisqu’il n’y a pas à tendre vers quelque chose mais à laisser
s’orienter vers la dynamique d’inespoir. </span>
</span></p>
<p style="color: black; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">L’idéal du maître n’est plus porté
par la perception d’un autre différent de moi. Alors un seul regard
émerge dans le réel, c’est la véritable rencontre avec Soi,
résonance jamais interrompue de la lignée des Bouddhas-patriarches,
réalisant l’ultime vœu : celui de « dire le rêve, en rêve ». </span></p>
<p style="color: black; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana;"><span style="font-size: small;">Baïka Mokuin Zenki ©</span>
</span></p>
<p style="color: black; font-size: 12px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">梅華 <span style="font-stretch: normal; line-height: normal;"> </span> 黙印<span style="font-stretch: normal; line-height: normal;"> </span> 全機</span>
</p>Communauté de la Voie Silencieusehttp://www.blogger.com/profile/07385615494362278898noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-3087375975712911397.post-49496660855816829242023-01-28T09:30:00.010-08:002023-09-15T05:52:06.619-07:00Partage de la nonne Ninkaï sur le thème de Shukke : quitter la demeure.<p><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><b>Shukke</b> veut dire
littéralement « quitter la demeure - pour se faire moine, nonne ». C’est
l’un des noms donnés aux moines et nonnes zen de la
tradition bouddhiste zen sōtō.</span>
</p><div class="post j-blog-content"><div id="cc-matrix-4801600322"><div class="j-module n j-text" id="cc-m-16483669222">
<p style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Qu’est ce qu’un Shukke ? Que veut dire « quitter la demeure » ?</span>
</p>
<p style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Vivre seul en ermite ou vivre dans un
monastère sont bien deux choix de vie possibles pour se consacrer
pleinement à la pratique et à l’étude des textes.
Aujourd’hui pourtant les moines zen sont nombreux à choisir une
troisième voie : vivre avec leur famille en plein coeur de la société,
côtoyant dérives et tentations. Vont-ils pour autant à
l’encontre du principe de Shukke ?</span>
</p>
<p style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;">Il peut sembler de prime abord que
les deux premiers choix soient plus aisés à suivre. Travailler,
s’occuper de jeunes enfants laisse en effet peu de disponibilité
pour une pratique assidue et une étude soutenue des textes. Mais un
vieux poème chinois semble détromper ce point de vue :</span>
</p>
<p style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;"></p>
<div style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: center;">
<i><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><span>« Je renonce au monde,</span></span></i>
</div>
<div style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: center;">
<i><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><span>Mais, même si je jette dehors</span></span></i>
</div>
<div style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: center;">
<i><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><span>Femme et enfants</span></span></i>
</div>
<div style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: center;">
<i><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><span>Je ne puis abandonner</span></span></i>
</div>
<div style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: center;">
<i><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><span>Mon propre esprit »</span></span></i>
</div>
<p style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;">Quitter sa famille ne serait donc pas
suffisant, voire peut être même pas nécessaire, du moins au sens commun
que l’on accorde à cette expression.</span>
</p>
<p style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Il doit y avoir dans le terme de
Shukke des significations infiniment plus subtiles qu’une vision
dualiste ne saurait exprimer. Subtiles comme le poème de Maître
Dogen :</span>
</p>
<div style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: center;">
<i><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><span>« Nous sommes en ce monde</span></span></i>
</div>
<div style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: center;">
<i><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><span>Comme l’esprit du bœuf</span></span></i>
</div>
<div style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: center;">
<i><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><span>Dont la queue reste à l’intérieur</span></span></i>
</div>
<div style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: center;">
<i><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><span>Quand tout est passé par la fenêtre »</span></span></i>
</div>
<p style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Dogen fait référence au fameux koan
de Fa-Yen « Un bœuf franchit la porte. Sa tête, ses cornes, ses quatre
pattes sont sorties. Pourquoi sa queue ne peut-elle
passer ? ».</span>
</p>
<p style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><span>Traditionnellement le bœuf qui
cherche à se libérer représente le moine. Montrer sa tête à la fenêtre,
c’est aspirer à sortir de la maison. Lorsque apparaissent les
cornes, c’est qu’il a renoncé au monde. Quant-on voit ses sabots, il
a quitté la famille.</span></span>
</p>
<p style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><span>Reste donc cette queue qui n’arrive
pas à sortir ! Et pourtant l’image d’une queue ne passant pas par la
porte nous fait rire tant la queue est mince par
rapport au bœuf sorti. C’est là que Maître Wou Men nous rajoute avec
un brin de malice :</span></span>
</p>
<p style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;">
</span></p>
<div style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: center;">
<i><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><span>« Si elle finit par passer, le bœuf tombe dans le ravin.</span></span></i>
</div>
<div style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: center;">
<i><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><span>S’il revient la chercher, il finira chez le boucher.</span></span></i>
</div>
<div style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: center;">
<i><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><span>Cette queue là,</span></span></i>
</div>
<div style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: center;">
<i><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><span>Comme elle est bizarre ! »</span></span></i>
</div>
<p style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><span>Pour ma part j’ai choisi de devenir
nonne à un âge où la famille n’est plus vraiment présente (physiquement
!) et où même le travail ne sera bientôt plus qu’un
souvenir. Le choix en devient donc plus facile. Mais ma plus grande
entrave est bien mon « esprit », joli mot, un peu vaniteux, pour cette
queue si mince à laquelle je donne tant
d’importance. Gonflée d’orgueil c’est sûr elle ne passera pas la
porte !</span></span>
</p>
<p style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><span>Je n’avais pas vraiment pensé à tout
cela en demandant Shukke Tokudo. Quelque chose en moi me poussait à
aller plus loin, à faire un pas de plus. Où ?
Jusqu’où ? Comment ? Je n’en savais fichtre rien. Pourquoi ? Je
crois que je ne sais toujours pas très bien. J’ai juste pour une fois
simplement écouté quoi ? Mon coeur ?
Mon instinct ? En tout cas quelque chose de plus fort que cette
fichue « queue » que parfois on nomme à tord « raison ».</span></span>
</p>
<p style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><span>Bien sûr qu’une quête d’idéal est
toujours sous-jacente. Il y a l’attrait des enseignements, le doux cocon
de la Sangha. Mais l’idéal s’effondre peu à peu. Quand on
essaye de suivre ses vœux, ils sont inatteignables ! L’idéal
s’effondre encore plus quand avec un peu d’honnêteté on commence à
observer un tant soit peu ses trois poisons : avidité,
colère, ignorance (car on détourne vite le regard).</span></span>
</p>
<p style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><span>Désormais Shukke, il est temps de réfléchir à ce que peut signifier « quitter la demeure ». </span><span>Pour
moi ce
serait, plutôt que de la « quitter », prendre soin des siens, de
loin ou de près, mais surtout sans les accaparer, essayer d’être
présente pour eux dans l’absence de mes propres besoins
et repères. Encourager son enfant à prendre son envol, par exemple,
cela demande beaucoup de confiance. Ne pas vouloir vivre les problèmes
de l’autre car ça peut aller jusqu’à l’abus de
pouvoir : « je sais mieux que toi ce qu’il faut que tu fasses !
pourquoi ne m’écoute tu pas ? » C’est ce qu’on fait avec nos parents
quand ils vieillissent et
commencent à perdre leur autonomie. Exercice d’équilibre difficile
avec nos proches. </span></span>
</p>
<p style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><span>Quitter la famille pourrait être
revoir complètement ce que l’on entend par « famille ». Élargir le sens
de ce mot. La famille n’est ce pas aussi ce
mendiant qui gêne dans la rue, cet emmerdeur qui vous fait une queue
de poisson, l’enfant capricieux qui hurle dans le supermarché, le
grincheux qu’on laisse passer devant soi dans la file
d’attente. </span></span>
</p>
<p style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">C’est pas gagné tous les jours
d’avoir un regard bienveillant ou un geste prévenant qui va désamorcer
les tensions, la colère. C’est pas gagné tous les jours
d’avoir de la compassion pour les autres : <i>« Si nombreux que soient les êtres sensibles je fais vœux de les aider » !</i></span>
</p>
<p style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><span>Quitter la demeure pourrait être encore quitter son propre mode de fonctionnement, <b>se quitter</b> <b>!</b> </span></span></p><div style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;">Le fameux s’oublier soi-même de
Maître Dogen. Avant de pouvoir s’oublier, il faut hélas commencer à
observer de façon aussi impartiale que possible nos trois
poisons et leurs innombrables visages, sans les nier, sans les
rejeter. Composer avec. Reconnaître nos masques, celui que je porte au
boulot, celui que je porte avec les amis, celui que je porte
ici. Mais surtout reconnaître que même face à moi j’en porte un,
celui là surtout est le plus difficile à appréhender. Et ça c’est un
travail de titan, un travail de chaque instant, une
exploration sans fin, tant on est soit trop dur, soit trop
complaisant, toujours dans la dualité, constamment dans le déni.</span>
</div>
<p style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Et grâce à ce travail amener
progressivement la pratique partout, pas simplement sur le zafu, 30
minutes par jour. Pratiquer dans la rue, quand on fait les courses,
quand on fait les corvées, ou quand on travaille. S’imaginer dans la
peau de cette collègue arrogante qui nous agace, qu’est ce qui la
motive, qu’est ce qui m’insupporte dans le reflet que nous
nous renvoyons mutuellement. Pratiquer quand on coud un Kesa : un
point pour le Bouddha, un point pour le Dharma, un point pour la Sangha.
Et puis un jour découvrir que, et bien oui, ça va
bien plus vite en cousant tout simplement, sans chichi, sans
tralala. On coud parce que cela doit être fait et non plus par désir de
bien faire, ou par pur plaisir. S’oublier, ne rien rajouter !
Mais là encore c’est loin d’être gagné : voir grandir un Kesa sous
ses mains c’est si beau ! Et ce tissu... </span></p><p style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;"> </span></p>
<p style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;"><i><span>« Si nombreux que soient les attachements, je fais vœux de les quitter »</span></i></span>
</p>
<p style="font-stretch: normal; line-height: normal; min-height: 14px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;">
</span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiWanyGDUV9RJwHQODLZnxxuKpgRSZ4lPDvJCDgCwE2FAjKcAZQoM2WcnZh8AtEBc4ZsfAsoERdObbkFKPNtPY19Dp--JWn6vHTPTX-466wx4WG9aYjfz7prNjoLUKwHpBi-MjAnS2q2ZJr2hFGn6n78HwEctW5ehpUf603I8t7oC1Z46LzL4ZHBxUSIA/s1024/1675265112.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1024" data-original-width="683" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiWanyGDUV9RJwHQODLZnxxuKpgRSZ4lPDvJCDgCwE2FAjKcAZQoM2WcnZh8AtEBc4ZsfAsoERdObbkFKPNtPY19Dp--JWn6vHTPTX-466wx4WG9aYjfz7prNjoLUKwHpBi-MjAnS2q2ZJr2hFGn6n78HwEctW5ehpUf603I8t7oC1Z46LzL4ZHBxUSIA/s320/1675265112.jpg" width="213" /></a></span></div><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><br /></span>
<p style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Mais qu’est ce qui peut bien nous aider à « quitter la demeure »?</span>
</p>
<p style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Les textes des Patriarches sont
autant de moyens habiles pour quitter la demeure. Ils déconstruisent ou
plutôt déstructurent notre mode de pensée trop rigide,
trop étroit. Ils bousculent nos certitudes, ouvrent de nouvelles
perspectives, tentent de nous faire nous oublier, oublier nos
expériences, nos certitudes, mais aussi nos doutes, nos craintes. Et
on réalise petit à petit qu’on ne sait vraiment pas grand-chose,
qu’on, est très mal entendant, et mal voyant de surcroît ! Parfois un
texte nous saisit et nous jette dans un abîme de
questionnement, dans l’abîme incommensurable de notre ignorance, ou
nous fait effleurer l’infinité du Dharma. Mais comment appréhender la
notion d’infini ? Parfois l’étude est aussi
effrayante qu’une promenade dans la forêt une nuit sans lune. </span>
</p>
<p style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">C’est alors que l’assise décante les
mots, les sensations, les pensées, enfin parfois seulement, vraiment pas
toujours ! Mais après un temps d’assise on peut
refaire un effort, avancer d’un pas, et revenir face au gouffre
infini que certains textes ouvrent devant nous. Se rendre compte que
même si parfois on a très peur face à tous ces
questionnements, face à cet espace ouvert, on ne risque rien, juste
de se tromper et de recommencer, d’être ridicule maintes fois,
sûrement. </span>
</p>
<p style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;"><br /></p>
<p style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;"><i><span>« Innombrables sont les portes du Dharma, mais je fais vœu de les franchir »</span></i></span>
</p>
<p style="font-stretch: normal; line-height: normal; min-height: 14px; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Bien des jours je me retrouve, trois
pas en arrière, à nouveau à la fenêtre, regardant comme la voie est
belle, ou parfois totalement découragée, tantôt épuisée
parce que j’ai de nouveau lutté, c’était plus fort que moi. Jusqu’à
ce que mon Sensei me tire par une corne. Cela peut être douloureux !
Mais quitter la demeure </span><span style="font-family: verdana; font-size: small;">ne serait ce pas aussi accepter un guide, un coup d’aiguillon de ci de là ? Entrer enfin dans une relation de confiance.
</span></p>
<p style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Alors cette fameuse queue passera ? Ou passera pas ? </span>
</p>
<p style="font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Qui peut savoir ? Et pourquoi s’obstiner, être obsédé à vouloir connaître la réponse ?</span>
</p>
<p style="font-stretch: normal; line-height: normal; min-height: 14px; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Être Shukke c’est quelque chose que
je ne connais pas, que je ne comprend pas, mais quelque chose que je
ferai même si je ne sais pas où je vais. Et s’il n’y avait
pas de famille, pas de but, pas de mérite, pas de meilleur ou de
pire, mais juste un chemin aussi ténu qu’un fil suspendu au dessus d’un
espace infini, et des vœux, des vœux
incommensurables !
</span></p>
<p style="font-size: 12px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;"><i><span>« Si impossible que soit la voie du Bouddha, je fais vœu de la parcourir ».</span></i></span>
</p>
<p style="font-size: 12px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;"><i> </i></span>
</p>
<p style="font-size: 12px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;"><span>Zendo Mokudo 28/01/2023</span></span></p><p style="font-size: 12px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;">Ninkaï ©</span><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><span> </span></span>
</p></div></div>
</div>Communauté de la Voie Silencieusehttp://www.blogger.com/profile/07385615494362278898noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-3087375975712911397.post-75953086389249874362022-11-13T05:15:00.003-08:002023-09-15T05:37:46.058-07:00Sanshô-Dôei « Éloge de la Voie, au faîte du pin parasol » de maître Dōgen. Teisho de Taïun Sensei<p><span style="font-family: verdana;">Permettez-moi de partager avec vous, un précieux poème du
Sanshô-Dôei « éloge de la voie, au faîte du pin parasol » de maître
Dōgen.
</span></p><p><span style="font-family: verdana;"></span></p>
<div style="text-align: center;">
<i style="font-family: verdana;">Debout</i></div><div style="margin-left: 160px; text-align: center;"><i style="font-family: verdana;">Sur un coteau de la rizière
</i>
</div>
<div style="text-align: center;">
<i style="font-family: verdana;">Sans en avoir conscience</i></div><div style="text-align: center;"><i style="font-family: verdana;">Mais non sans utilité </i>
</div>
<div style="text-align: center;">
<i style="font-family: verdana;">Veille un épouvantail. </i>
</div>
<p>
<i style="font-family: verdana;"> </i>
</p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
Dans cette éloge à la conduite quotidienne, la plupart de nos
actions de tous les jours tels que marcher, se tenir debout, s’asseoir
ou se coucher manifestent le cœur de la rizière, c'est-à-dire
un cœur-esprit écoutant et délicat. L’épouvantail veille patiemment
sur ce qui est là. Malgré son immobilité et l’apparente passivité de sa
présence, silencieux, il veille avec assiduité et
persévérance. Il ne se laisse pas distraire par l'environnement, ni
même par les aléas du temps et du climat. L'épouvantail exprime l'oubli
de soi, l’oubli de notre biographie. En s’abandonnant
au présent, l’instant s’ouvre à lui-même. Il n’est plus nécessaire
de faire ou ne de plus faire, de chercher à influencer, que l’ouvrage
reste dans l'histoire ou non, cela ne l'intéresse pas.
Sans aucune prétention, sans se soucier de l’utilité de sa tâche, il
veille purement et simplement. Sans même en avoir conscience, il est
libre de ses propres intentions. L’assise du vieux moine
est ainsi. Faisant ce qui doit être fait avec une attention
constante et désintéressée.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
C’est une invitation à faire corps avec la spontanéité et la
gratuité du réel ; nous effectuons les tâches les plus banales, de tous
les jours, pour lesquels rien n’est considéré comme vain, rien
n’est inutile, ni même insignifiant parce qu'il n’est autre que
l’expression du visage originel. Il n'y a plus de grande ni de petite
tâche à effectuer.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
Lorsque l'on s'assoit en zazen, le renonçant opère, certes, une
transition entre l'activité et l’immobilité. Mais celui-ci demeure
immobile au milieu de la rizière, avec un esprit soigneux et
attentif. Nous pouvons tout aussi bien passer à côté sans même le
remarquer, sauf, si éventuellement un regard écoutant le remarque. Dans
cette immobilité apparente s'établit une façon très
simple et délicate d'être juste là. Assis gratuitement, sans même
avoir un motif particulier de s’asseoir. Kayanupassi, la présence au
corps en ce moment, en cet espace. La simplicité est
importante. Laissez le corps s’asseoir calmement.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
Il est toujours question d’équilibre... N’essayez pas de rentrer dans un moule postural.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
D’une manière plus directe, quelle que soit l'expérience dans
l'instant, c’est le laisser ressentir complètement, ce qui se manifeste.
La présence vivante est l’absence d’un « je suis »,
l’absence de cela...
</span></p>
<p style="text-align: justify;"></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
D’ailleurs, toutes les « absences » ne sont autres que l’absence de
non-prise, l’absence est pour ainsi dire « présence vivante ». Il
n’existe aucune méthode pour comprendre et réaliser cela.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
Tout ceci illustre bien la prise en compte d’un certain désenchantement dans notre cheminement.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
Au bout d'un certain temps, lorsque nous sommes finalement prêts à
échouer, le chemin balisé disparait, il n’y plus de trace ni de méthode
à suivre. C’est le Dharma d’extinction.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
Il en résulte une véritable délivrance. La dualité positive et négative n’a plus lieu d’être.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
Par conséquent, la présence vivante (dans l’intemporalité) est l’absence, c’est une négation ouverte
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
et spacieuse. Un espace où il est plus nécessaire d’opposer le positif au négatif.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
Il n'y a plus de méthode ni de Voie.
</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
Tout est là...
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
Peut-être savez-vous, comme le dit maître Obaku Kiun : <i>« Le fondement de la méthode, c'est son absence ; cette méthode sans méthode est encore une méthode... » </i></span>
</p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
Voilà un point très subtil, l’importance de ne rien chercher, car ce
qu’on cherche, on le perd en le cherchant. Ne croyez pas qu'il faille
aussi bloquer votre esprit ou bien supprimer les
pensées.
</span></p>
<p style="text-align: justify;">
<i style="font-family: verdana;">- </i><span style="font-family: verdana;"><i>Le vaste ciel n'a que faire des nuages, l’espace est libre de tout, l’esprit n’entrave rien. Aucune poussière ne se dépose. </i></span><i style="font-family: verdana;">- </i>
</p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
Alors que faire en premier lieu : posez votre contemplation avec
douceur sur la totalité de votre présence corporelle. Même si au début
votre attention corporelle n'est pas très claire, quelle
que soit l'expérience, ressentez la présence de votre corps puis
laissez advenir. Ici, il est question d'une relation intime avec
soi-même un soi-même qui s'ouvre et se déploie dans l’espace.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
Lorsqu'on commence, nous avons une impression corporelle très
lourde, grossière, solidifié, mais alors que vous continuez à laissez
encore et encore, patiemment, de manière assidue, en restant
libre à chaque expérience, tout désir de vouloir maintenir quoique
ce soit se dissout en une vibration subtile, et vous réaliser ainsi la
dissolution totale, bhanga.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
Parfois, le danger ne se manifeste pas toujours là où on l’imagine.
Lorsque les prémices de l’expérience de bhanga (dissolution totale) se
manifestent, nous pouvons éprouver une sensation très
agréable, mais la première tendance du mental, « manas », est de
réagir avec une envie et de s’accrocher à cette expérience. Certaines
résistances égotiques peuvent encore persister d'une
manière très subtile. Ainsi nous pouvons également éprouver une
sensation désagréable lorsque nous sommes encore accrochés à certaines
de nos particularités.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
Dans tous les cas, il faut rester très prudent, car même si nous
fuyons assez facilement une aversion ou une sensation désagréable, de la
même manière nous avons aussi fortement tendance à nous
approprier à une sensation agréable. Pourtant, cette envie est la
mère de la répulsion et la vision profonde dans Satipatthana est de
pratiquer, vineyya loke abhijjhadomanassam sans envie ni
aversion. Comprenez que la sensation agréable (sukha) est aussi
anicca, impermanente, éphémère, rien que des minuscules vagues, des
petites bulles, survenant et passant sur le vaste océan de
notre existence.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
12/11/22
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
Zendo Mokudo </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;">Taïun ©</span><span style="font-size: small;"><span style="font-family: verdana;"> <br /></span></span></p>Communauté de la Voie Silencieusehttp://www.blogger.com/profile/07385615494362278898noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-3087375975712911397.post-25312193223952189482022-11-04T06:19:00.002-07:002023-09-15T05:33:38.234-07:00Causerie de Taïun Sensei : quelques mots sur le Satipatthana Sutta<p><span style="font-family: verdana;">Causerie : quelques mots...
</span></p>
<p style="text-align: justify;"></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
Tout d'abord, veilliez à de ne pas enfermer ce discours dans la
case technique d'attention ou autre méthode de développement. Ce sutta
considéré comme un véritable monument dans la
tradition des anciens mérite un peu plus de respect que de le
ranger dans la grossière case « avantages et profits ». Ici, il est
plus tôt question d’une présence au monde. Pour cela,
permettez-moi d’emprunter les paroles de maître Dōgen dans le
chapitre Baïka du Shōbōgenzō : « C’est quand voir et entendre veut
dire s’ouvrir au monde, percevoir
toute chose d’un regard neuf pour la première fois comme si jamais
personne ne les avez vu jusqu’à présent. » Le corps dans le corps, la
sensation dans la sensation, l’esprit dans
l’esprit, et les dhammas dans les dhammas. Ne rien rajouter à
l’expérience, peu importe celle-ci.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
Ensuite, permettez-moi d’apporter un modique éclairage à une
incompréhension malheureusement très répandue : nous ne sommes pas
forcément obligés de faire preuve d’injonction et de
crispation pour être finalement là, et manifester cette présence
vivante. « Sati » ne rime pas avec injonction ! S’il vous plait,
observez à quel point la plupart de nos injonctions
égotiques nous maintiennent dans la crispation et contribue de se
fait a renforcer l‘emprise égotique.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
« Sati » est l’art subtil et délicat de la lumière silencieuse.
Silencieuse et délicate, elle ne trouble rien. Elle se manifeste
toujours là où vous êtes. Elle ne se fabrique pas à
grand renfort d’artifice séduisant. Donc, ne vous y trompez pas, ce
discours ne nous invite pas à développer ou à étiqueter quoi que ce
soit.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
Les paroles du vieux moine ne font que pointer du doigt l’espace
silencieux, celui de l’absence de toute fabrication personnelle.
Finalement, rien ne nous appartient. Vous pouvez l’appeler « moi
» ou « je », ou encore « égo », peu importe.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
Certes, la pédagogie de ce sutta est de saveur indienne, il y a
beaucoup de répétitions dans la structure du texte, et cela facilite
la mémorisation. Au premier abord, ce discours peut
paraître très compliqué, mais en vérité, il est d'une
simplicité déconcertante, tout dépend de la manière dont vous allez
aborder. Prenez le temps.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
De même, il n'est pas nécessaire d'aborder le Satipatthana
chapitre après chapitre, et donc d'une façon linéaire. Le discours du
vieux moine est suffisamment généreux et complet pour
offrir à chacun et cela aussi en fonction de là où vous êtes.
Alors s’il vous plait, laissez-vous enseigner et apprenez à lire entre
les lignes, laissez infuser les paroles du vieux moine,
laissez-faire, laissez-vous enseigner malgré la lassitude...
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
D'ailleurs, la lassitude est un bon indicateur interne, que
recherchez-vous de stimulant, de nouveau, de simple, d’extraordinaire,
que cherchez-vous aussi à éviter, à dénier, à esquiver, à
contourner, ou quoi que ce soit d'autre ?
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
Le point de départ concret de ce sutta serait donc le questionnement :
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
que ressentez-vous réellement ? Que ressentez- vous lorsque vous respirez, par exemple ?
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
Pour explorer notre intimité nous devons nous ouvrir à toutes les
subtilités de nos sensations et être à l’écoute de ce que nous
sommes en surface comme en profondeur, sans non plus se
perdre dans ce qui est examiné là. Alors, nous pourrions
considérer alors « sati » comme une écoute attentive et délicate. «
Ainsi ai-je entendu », ici et aujourd’hui, à cet instant.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"> </p>
<div style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;">Taïun ©</span></div>
<p>
</p>Communauté de la Voie Silencieusehttp://www.blogger.com/profile/07385615494362278898noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-3087375975712911397.post-69406487599082471072022-11-04T06:17:00.007-07:002023-09-15T05:32:46.087-07:00Causerie de Taïun Sensei : Anapanapabbam la contemplation de la respiration
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
</span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBiy_zuXIxRSrbcOz4KTqlo2tdGSl4TGWiaxMln9_ftYajUXJQMzfWWSW-RvpH7uwZFnX0CPpS5MLxmbV0TwcRiW0zrrxD_dY9PKsrv6wNtfCRnGPsWYVOd3bn8qDGxAOazPCz6pbHu9SjIgd6cdWjmTe8jcisAl00XtDWKAAKiKXnrMnhbAswJZO3ZA/s2000/teisho-tai%CC%88un-sensei-la-dynamique-de-l-instant.jpg" style="font-family: verdana; margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1500" data-original-width="2000" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBiy_zuXIxRSrbcOz4KTqlo2tdGSl4TGWiaxMln9_ftYajUXJQMzfWWSW-RvpH7uwZFnX0CPpS5MLxmbV0TwcRiW0zrrxD_dY9PKsrv6wNtfCRnGPsWYVOd3bn8qDGxAOazPCz6pbHu9SjIgd6cdWjmTe8jcisAl00XtDWKAAKiKXnrMnhbAswJZO3ZA/s320/teisho-tai%CC%88un-sensei-la-dynamique-de-l-instant.jpg" width="320" /></a></div><span style="font-family: verdana;"><br /></span>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
Dans la pratique du Satipatthana, tous les espaces de votre corps manifestent la respiration.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
Le souffle est là depuis que vous êtes vivants, sans qu’il faille
chercher à respirer avec des exercices temporels. Peu importe que la
respiration soit longue ou courte, il importe de ne rien
entraver.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
De plus, interne et externe sont des aspects relatifs. Dès que vous êtes libres, l’esprit respire,
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
dès que vous êtes libres, le corps respire. Juste respirer comme un seul et même mouvement. <br /></span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
Il n'y a rien à trouver, le corps est là disponible, le souffle
s’effectue sans artifices sans même vous contraindre dans une méthode
respiratoire particulière. Laissez, laissez le souffle,
il n’entrave rien.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
Dans la pratique Satipatthana, l'ensemble des fonctionnements de la
conscience est pleinement sollicité, tous les aspects de notre
existence sont essentiels et sont directement
impliqués dans la pratique de Satipatthana. Nous parlons de
conscience éveillée, je sais que ce n'est qu'un terme. Prenez le temps
de comprendre, l’ouverture corps-esprit doit être
complète. Elle implique toutes les sphères de notre existence et
celle de notre humanité. Voilà pourquoi cette pratique offerte par le
vieux moine (Bouddha) est si importante, car elle
concerne notre relation directe avec le vivant.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">La contemplation de la respiration est une méthode largement
utilisée dans différents domaines, dans les temps anciens elle avait
également son importance. Le Bouddha lui-même pratiquait
avec assiduité la contemplation à la respiration. Il l'avait
qualifiée de noble. Déclarant aussi que son éveil était advenu sur
la base de la contemplation au souffle.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;"></span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
C'est un facteur stabilisant, on ne peut pas le nier. Elle peut
jouer un rôle d'antidote à la distraction et aux cogitations internes,
à condition qu'on ne cherche pas à la fabriquer. La
conscience au souffle peut être un véritable mantra vivant dès
l'instant que l'on cesse de vouloir la contrôler.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
J’inspire, là, j’expire, là... nous parlons de la respiration dans la respiration.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">Pouvoir respirer librement est un don précieux. Étant asthmatique j'en ai conscience !
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
La respiration est le souffle primordial en pleine action ou toute œuvre sans entrave.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
Il est le souffle primordial, car il n’a aucune origine ni aucune demeure.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
Le souffle est sans demeure. Il est shukke. Les moines et nonnes
sont semblables au souffle primordial, ils vont et viennent librement.
Le souffle tourne et avance en même temps.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
Maintenant, toujours maintenant.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">Il n'appartient à personne, en vérité, nous ne sommes même pas
propriétaires de notre propre souffle. D’ailleurs, essayez de le
retenir et vous comprendrez. Le souffle advient à partir du
vide originel.
</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">La respiration est aussi la promesse de la matière de pouvoir vivre
à travers le mouvement respiratoire. Souriez, vous êtes vivant !
Toute l'existence jaillit et s’éteint à travers un
souffle. Souffle de vie, dernier souffle de mort... le souffle nous
émerveille à la poésie, à la musique, à la littérature. À chaque
instant, il participe à l’existence. Il est le pur
jaillissement de l’insubstantielle et de l’insaisissable. On
qualifie parfois le souffle, de long ou de court, d'interne ou externe,
mais tout cela reste des désignations pratiques,
utiles. Dans le Satipatthana, en explorant le champ de la matière,
le corps (kaya), le premier chapitre est sur Anapana, la respiration
entrant et sortant est vécue.
</span></p>
<p style="text-align: justify;">
</p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: 18px;">Taïun ©</span></p>Communauté de la Voie Silencieusehttp://www.blogger.com/profile/07385615494362278898noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-3087375975712911397.post-46149613415628114872022-10-15T05:28:00.002-07:002023-09-15T05:31:54.124-07:00Teisho de Taïun Senseï : Ainsi ai-je entendu.<p><span style="font-family: verdana;"> </span></p><div class="post j-blog-content">
<div id="cc-matrix-4782918822"><div class="j-module n j-text" id="cc-m-16414117922"><p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: 16px;">Dans l’écoute, l’attitude de l’esprit
est essentielle. De quelle manière nous écoutons l’enseignement ? Ainsi
ai-je entendu… Ainsi ai-je entendu l’enseignement de
Taïgu, ainsi ai-je entendu l’enseignement de … peu importe.. La
question qui peut être posée : de quelle manière écoutons-nous
l’enseignement finalement ? De quelle façon écoutons-nous aussi la
réalité ? Quelle écoute posons-nous ? Est-elle délicate ?
Sommes-nous sélectifs ? </span>
</p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; min-height: 12px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
</span></p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: 16px;">Quand nous laissons infuser les
enseignements du Bouddha, nous abordons un certain nombre de questions
qui sont fondamentales et subtiles. Certaines questions se
déploient sous forme de processus, qui mettent du temps à être
appréhendées concrètement. Mais la question de la responsabilité me
paraît judicieuse. Nous pouvons la nommer causalité,
responsabilité. C'est ainsi que la pratique introduit
progressivement les effets et les causes qui vont se manifester dans
notre vie. Ce que l’on va faire ou non, ce que l'on ressent, la façon
dont nous faisons les choses, et la manière dont l’esprit réagit,
pense et interagit, tout cela a son importance. </span>
</p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; min-height: 12px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
</span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiDZ5hDayMrGYgbR1PqfRPnA2t05nVoZdGq9cAAitZyoWS7iNYZ5EKBilqAE4FFtN2kIlRxiyzNhw25JMidVcriovQdPpqntpB8rKbA7rRBbyQXFglV_-nNtH3czSSkOgvzJknljc85xQGq-4N1EhR7p_ZijOqyakqDsql46zsDBaFDthOITdaOFRN1fg/s2304/DDE35B51-0AC8-475E-AC88-89485C0D221D.jpeg" style="font-family: verdana; margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1536" data-original-width="2304" height="213" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiDZ5hDayMrGYgbR1PqfRPnA2t05nVoZdGq9cAAitZyoWS7iNYZ5EKBilqAE4FFtN2kIlRxiyzNhw25JMidVcriovQdPpqntpB8rKbA7rRBbyQXFglV_-nNtH3czSSkOgvzJknljc85xQGq-4N1EhR7p_ZijOqyakqDsql46zsDBaFDthOITdaOFRN1fg/s320/DDE35B51-0AC8-475E-AC88-89485C0D221D.jpeg" width="320" /></a></div><span style="font-family: verdana;"><br /></span>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: 16px;">Maintenant, s’asseoir, simplement
s’asseoir, juste cela, juste cela, silencieux, cela permets parfois
d’aborder certaines questions d’une manière plus sereine. Dans
l’agitation de notre vie (et j’en parlais tout à l’heure avec l’une
d’entre vous), nous sommes sans cesse attirés par l’extérieur, dirigé
vers l’externe de la relation, mais très peu dans le
contact et l’interaction entre l’interne et l’externe. Il y a une
telle rapidité dans l’activité que nous passons à côté d’énormément de
choses. Voilà pourquoi il est nécessaire de s’arrêter et
de se poser tranquillement et surtout gratuitement, c’est-à-dire
sans rien rechercher, sans rien convoiter. </span>
</p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; min-height: 12px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
</span></p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: 16px;">Dès lors, tous les moments sont
propices, chaque moment, tous les lieux sont propices, même sur un
parking, peu importe le lieu, c’est important de cesser
d’alimenter ce flot et cette vitesse qui ne cessent sans arrêt de
nourrir cette agitation perpétuelle et cette confusion. Oui, nous avons
envie de chercher un espace de tranquillité ; mais cet
espace de tranquillité est partout ! Nous cherchons un lieu
immobile, où l’on puisse se poser; mais ce lieu est partout.
L’immobilité est la possibilité de laisser tout mouvement être justement
ce qu’il est. Laisser tout mouvement se déposer, se déployer. C’est à
cet instant-là que l’on peut ressentir des sensations qui ne sont pas
toujours plaisantes, des sensations corporelles par
exemple, et alors ressentir notre corps-esprit, au sein même de
notre vie. D’ailleurs, la première partie du <i>Satipatthāna</i> traite la question du corps, la contemplation du corps :
k<i>āya</i> en pali. </span>
</p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
</span></p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: 16px;">Dans cet arrêt, nous pouvons
peut-être contempler qu’il y a des tensions corporelles. Nous pouvons
être à l’écoute et nous détendre : y’a-t-il une certaine énergie,
ou plutôt une certaine pression dans l’esprit, une agitation ? Il se
peut également, à l’opposé, que l’on soit très à l’aise et détendu. </span>
</p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; min-height: 12px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
</span></p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: 16px;">L’essentiel est de ne pas réagir ou
juger ce qui se manifeste. L’approche bouddhiste est non violente, non
agressive, non réactive. On ne cherche pas non plus à
évaluer le pour et le contre de la situation ou le bénéfice, la
rentabilité que cela peut nous rapporter. </span>
</p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
</span></p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: 16px;">Notre pratique consiste à entrer en
contact, en relation, être au plus près de l’instant et ce qui se
déploie comme manifestation physique, sensation, perception :
être au plus prêt. </span><span style="font-family: verdana; font-size: 16px;">Nous
plaçons alors la lampe devant. Habituellement, elle est derrière ou sur
le côté. Nous nous laissons éclairer et marchons avec
confiance. Donc c’est important de bien comprendre que notre
approche est une approche non-violente, de non-jugement, car la qualité
de la relation sera déterminante. </span>
</p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; min-height: 12px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
</span></p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: 16px;">De quelle façon abordez-vous ce qui
est ? De quelle façon observez-vous ce qui est ? De quelle façon
écoutez-vous ce qui est dit et ce qui se manifeste ?
D’ailleurs, est-ce qu’on entend vraiment ? Est-ce qu’on écoute
vraiment? Le fait de se poser, de s’arrêter à sans aucun doute un effet
bénéfique.</span>
</p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
</span></p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: 16px;">Beaucoup pensent et/ou présuppose que
la pratique de l’assise a pour but de calmer l’esprit, à établir la
paix. Ceci peut se produire, ou ne pas se produire.
D’ailleurs, je dirai que notre approche est de se foutre la paix par
rapport à cette question. Peu importe que cela calme, que ce soit calme
ou agité. Il n’y a aucune réaction, aucune
interaction, aucun choix, aucun bénéfice à la tranquillité et aucun
rejet de ce qui est déplaisant. </span>
</p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; min-height: 12px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
</span></p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: 16px;">La pratique de l’assise consiste
plutôt à ressentir, à s’autoriser également à sentir corps-esprit, et
aussi à éprouver la lourdeur du corps, toutes les sensations
déplaisantes qui vont se soulever, surtout. Nos sensations ont
tellement de choses à nous enseigner. À en faire l’expérience,
c’est-à-dire à entrer enfin, et je dis bien enfin, en relation avec
les sensations qui peuvent se manifester. Si la sensation est
plaisante, je sais. Si la sensation est plaisante ou déplaisante, peu
importe, je sais. Le « je sais » signifie « je
ressens ». Je ressens, mais je ne réagis pas. Il n’y a pas de
saisie. </span>
</p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: 16px;">C’est une écoute délicate : « Ainsi
ai-je entendu ». Elle ne consiste pas uniquement à entendre un
enseignement. La mise en pratique est importante. En
cette occasion, ainsi ai-je entendu ! </span>
</p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; min-height: 12px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
</span></p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: 16px;">L’écoute délicate consiste à ne rien
rajouter à ce qui se manifeste, à ce que l’on entend et ressent. C’est
être éprouvé par l’expérience, par la relation dans
l’instant, et un instant qui s’ouvre à l’instant. </span>
</p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
</span></p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: 16px;">Par conséquent, le temps de la
session de l’assise, et pendant ce temps que l’on s’accorde, il se peut
qu’il y ait beaucoup de phénomènes qui se manifestent. Bien
souvent, nous passons complètement à côté. Il peut y avoir de
l’agitation et aussi de la tranquillité, une certaine aisance, de la
stabilité. Mais peu importe. Que ce soit plaisant ou
déplaisant, c’est OK. C’est OK, c’est tout à fait OK ! Cela ne
signifie pas que là, nous perdons notre temps. Une assise agitée, c’est
OK. Une assise tranquille, c’est OK. Nous nous efforçons de
ne rien cultiver. Il n’y a rien à cultiver et rien à développer.
C'est l'éloge du rien. Juste laisser ce qui est naturellement là se
manifester. Mais, dans cette relation à nous-mêmes, dans cette
intimité délicate, nous entrons en contact avec un niveau beaucoup
plus profond de toutes nos tendances compulsives. Nous nous rendons
compte que parfois les phénomènes se répètent tout le temps
de la même façon, et nous réagissons tout le temps de la même
manière. Nous allons répéter tout le temps le même comportement, et
continuer à être buté éternellement aux mêmes
choses. </span>
</p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; min-height: 12px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
</span></p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: 16px;">« Ainsi ai-je entendu. » De quelle
façon ? Comment écoutons-nous ? Comment entrons-nous en contact avec le
corps et l’esprit : le corps dans le corps, les
sensations dans les sensations, et l'esprit dans l’esprit. Pas
uniquement sur le plan intellectuel. </span>
</p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: 16px;">Être en relation, c’est être en
contact avec la dimension la plus profonde de notre humanité et la plus
sombre de notre humanité aussi. Pas seulement une assise
bien-être et découverte. Cela est réservé à des lieux pour cela,
mais pas dans notre tradition. </span>
</p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
</span></p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: 16px;">Dans ces conditions, ce qui se passe se passe. Ce qui se manifeste, ce manifeste. </span>
</p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: 16px;">Entrer en relation avec l’aspect
qu’il soit plaisant, que ce soit un plaisir ou un déplaisir, une colère,
un agacement c’est entrer en relation avec les aspects les
plus difficiles et les plus déplaisants de notre existence. Cela,
c’est un point clé, qui consiste, vous le savez, à voir clairement. La
vision juste. Ce n’est pas une vision sélective, qui
classe les choses en fonction de ce que j’aime, je n’aime pas, je
veux, je ne veux pas, <i>etc</i>,… Ce qui revient à de la discrimination. C’est de pouvoir regarder chaque chose, sans être
dans le déni des conséquences, être attentif qu'une sensation désagréable est une sensation désagréable… sans rien rajouter.</span>
</p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; min-height: 12px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
</span></p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; min-height: 12px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
</span></p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: 16px;">« Ainsi ai-je entendu » ici,
aujourd’hui, ce n'est pas être l’unique témoin passif d’un discours,
mais être en présence de ça, attentif, observer et
écouter nos tendances, tout ce qui attrait aux désirs. Le désir qui
est mal orienté, bien sûr. Soyons d’accord. Les exemples dans la vie
quotidienne ne manquent pas. Nous avons tous eu
l’expérience très plaisante d’une belle nuit. Nous avons laissé un
petit peu la fenêtre entrouverte, et ensuite, nous avons déjà senti un
froid humide pénétrer dans la chambre et nous avons les
bouts des pieds qui dépassent de la couette. Quel est le premier
réflexe que nous avons ? Aussitôt, une forte impulsion de partir ou de
vouloir fermer la fenêtre ou de se couvrir. Nous sommes à
la recherche d’une certaine chaleur finalement. Nos réactions envers
le déplaisant sont vraiment automatiques et immédiates, nous ne nous en
rendons même pas compte. Dans l’approche bouddhiste,
cela ne veut pas dire que nous allons laisser la fenêtre ouverte, et
que nous allons se geler les cacahuètes pendant tout le temps de la
nuit. Ce serait complètement stupide. </span>
</p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
</span></p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: 16px;">C’est de prendre simplement le temps,
quelques instants suffisent, d’observer cette sensation déplaisante, et
de conscientiser sans analyse ce qui va se manifester
là. Vous allez voir que la façon dont vous allez vous lever sera
nettement différente. Ça permet d’observer cette habitude à vouloir fuir
ce qui nous dérange, à vouloir le rejeter. Si nous sommes
à deux dans le lit, une tendance à vouloir tirer la couette de son
côté, et l’autre qui est à côté n’a plus de couette. Voilà. </span>
</p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: 16px;">Nous ne nous en rendons pas bien
compte, mais c’est une attitude égoïste (moi d’abord). Nous l’avons tous
fait. Quelques instants suffisent.</span>
</p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; min-height: 12px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
</span></p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: 16px;">Ainsi ai-je entendu… le réel. Mais
sachant qu’il est important de faire face à ce qui est là, et d’en
assumer la responsabilité, avec l'état d'esprit qui convient,
peut-être, se poser la question : « Puis-je demeurer avec cela ?
Puis-je pendant quelques minutes demeurer avec cette sensation
déplaisante de froid et d’humidité ? Puis-je me laisser
traverser par ça ? Par cette sensation déplaisante au lieu
d’immédiatement me lever, et fermer la fenêtre ? » Juste ça, se poser la
question, c’est peut-être intéressant. Nous pouvons
éprouver une certaine aversion par rapport à ce qui se manifeste :
envers le froid, la pluie, une situation qui est déplaisante. Nous
pouvons être tentés également, beaucoup le font,
remarquez-le, de fuir la sensation déplaisante dans l’imaginaire, la
rêverie, en pensant que ça va régler un problème qui n'en est pas
vraiment un. </span>
</p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; min-height: 12px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
</span></p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: 16px;">Nous partons dans l’imaginaire de ses
pensées et tournons en rond dans un film qui est bien ficelé, parfois
avec pas mal d’effets spéciaux. Il est possible même à
un moment donné s’imaginer être assis. Nous nous imaginons être
assis ou assise, alors qu’e nous sommes dans l’imagination de l’assise.
« J’ai fait un bon Zazen ! Il ne s’est rien passé ! -
Non, tu étais uniquement dans l’imaginaire pendant une heure ! » </span>
</p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: 16px;">Et bien, pendant ce temps-là, pendant
ce temps d’arrêt, nous pouvons l’observer sans jugement. Nous pouvons
entrer en relation et en contact ; rester présent à ce
qui est là, sans réagir, sans même interagir. Comme disait Taïgu,
nous ne leurs servons pas le thé finalement. Nous pouvons observer à
quel point notre esprit s’échappe, et à quel point nous
plongeons également dans cet imaginaire. Cela montre à quel point
nous pensons, et nous pensons contrôler notre esprit. Mais qu’en est-il
vraiment, finalement ? Qu’en est-il vraiment ?</span>
</p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; min-height: 12px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
</span></p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: 16px;">Le moment de l’assise nous ouvre
justement à nos tendances, nos tendances à préférer le futur, et à fuir
le passé. Notre tendance à toujours être dans une pensée
chronologique : passé, présent, futur, et commettre l’erreur de
croire que le présent, l’instant présent est dans une chronologie.
Pourtant, nous sommes encore saisis, captivés, captés par cette
chronologie, finalement. Nous sommes dans la dualité de l’instant.
Mais au cœur de l’instant, il n’y a plus de dualité. Nous pouvons
observer les nombreuses manifestations et nos tendances
personnelles que nous alimentons par le carburant de la soif,
c’est-à-dire de la recherche, de la convoitise, de l’aversion, <i>etc</i>.… qui consiste à vouloir prendre, obtenir, souhaiter
quelque chose ou bien tout simplement écarter, ou se défaire. </span>
</p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; min-height: 12px; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
</span></p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: 16px;">Là, dans la fraîcheur de notre lit,
nous marquons un temps d’arrêt et nous écoutons. « Ainsi ai-je
entendu… » Il ne s’agit plus de considérer le phénomène
comme un ennemi que nous prennons en pleine face, qui nous dérange,
mais plutôt de nous ouvrir à ce qui est là, vivre sincèrement
l’expérience. Lorsque l’on contemple l’esprit partant dans
l’imaginaire, alors ramener une écoute attentive. Je dirai même une
écoute délicate. Ainsi ai-je entendu ce qui est là. Ainsi ai-je entendu
ce qui se manifeste. Ça peut être intéressant, c’est
d’expérimenter cet instant de froideur et d’humidité ou même de
chaleur, peut-être aussi, se dire que ce n’est finalement pas aussi
terrible que ça. Donc, notre pratique consiste à nous ouvrir en
toute simplicité, et non pas à nous fermer dans une exclusivité,
dans une sélection ; de nous ouvrir à un espace qui est déjà ouvert. De
ne plus chercher un instant qui est déjà là, car plus on
cherche l’instant, moins nous le trouvons. Faire pleinement
l’expérience de ce qui est là, manifestement là, c’est à dire, laisser
la lampe devant et arrêter de regarder en arrière. Alors, nous
permettre intimement d’éclairer certains recoins de notre être, que
nous n’avons pas l’habitude d’explorer, que nous refuse de voir. Des
recoins qui peuvent nous paraître sombres et ignorants,
ces aspects de nous-mêmes dont nous n’aurions pas eu connaissance
autrement, si nous n’avions pas pris le temps de marquer un temps
d’arrêt. </span>
</p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
</span></p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: 16px;">Avec délicatesse </span>
</p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;"><span style="font-family: verdana;">
</span></p>
<p style="color: black; font-size: 11px; font-stretch: normal; line-height: normal; text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: 18px;">Taïun ©</span>
</p></div></div>
</div>Communauté de la Voie Silencieusehttp://www.blogger.com/profile/07385615494362278898noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-3087375975712911397.post-63533184760888565792022-03-09T05:30:00.007-08:002023-09-15T05:54:01.193-07:00Causerie Taïun : Shobogenzo Uji de Maître Dogen.<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Voici une modeste approche d’un thème très complexe. Merci pour votre indulgence.</span>
</p>
<p style="text-align: center;">
<span style="font-size: small;"><i style="font-family: verdana;"><span>L’instant s’ouvre à l’instant, sans limites, il se résout à l’inutilité.</span></i></span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Le Shôbôgenzô Uji est un texte
délicieux qui aborde la notion de temps. Mais pas le temps tel que nous
pouvons l’imaginer. Dôgen fait référence surtout à la notion
de causalité, mais également à la notion de production
conditionnée. </span>
</p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><span>Pendant l’assise, un poème met venu.
Le poème de Maître Wanshi dans le Mokushoka. C’est vraiment très
étrange, car il fait justement raisonnance avec le Shôbôgenzô
Uji. Dans son Mokushoka, Maître Wanshi nous dit : Le temps sans
limite se résout à l’inutile, et rien n’est discernable. Et j’aimerai
qu’on s’arrête sur ce poème. Le temps sans limite se
résout à l’inutile. Qu’est-ce qu’on a fait du temps ? Nous, Homme
moderne. Qu’est-ce que l’on en a fait justement? Et bien, on en a fait
une donnée mesurable, quantifiable, et surtout rentable.
Vous connaissez bien cette phrase capitaliste : Le temps, c’est de
l’argent. Cette capitalisation de la temporalité a sûrement son utilité,
je n’ai pas dit son sens, mais son utilité, dans une
sphère professionnelle. C’est normal. Sinon, il risquerait même d’y
avoir des abus, si on ne comptabilisait pas les horaires, comme certains
cadres, par exemple, les horaires seraient très vites
monstrueux. </span></span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Mais quelle est notre approche à nous, personnel de la notion de temps ? Et comment nous vivons justement ce temps ?</span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Maître Wanshi nous dit : Le temps
sans limite se résout à l’inutile. Le temps n’a aucune utilité... Le
temps n’a aucune utilité ! Le temps se résout à l’inutile.
Cela fait écho à se donner du temps et être satisfait du temps. On
connaît tous ça. J’apprécie ce moment-là. On s’assoit paisiblement. On
apprécie le temps qui s’écoule, sans véritablement en
comprendre les subtilités. Laisser le temps s’écouler veut dire
laisser le temps nous traverser. Mais il faut bien comprendre que le
temps ne peut jamais nous satisfaire. Et l’instant n’est pas
satisfaisant. On ne peut pas se satisfaire de l’instant présent. Ce
n’est pas possible. Pourtant, nous pensons que vivre dans l’instant
présent c’est satisfaisant, et cela apporte une forme de
bien être. Et bien non. C’est encore une idée, et une illusion que
l’on colle. Parce qu’il faut bien comprendre qu’est-ce que l’on entend
par l’instant présent, le maintenant. </span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Un instant est immédiat. Il est
instantané. Il est si rapide, que l’on ne peut même pas le discerner, ni
même pas le mesurer. L’instant présent, dès l’instant, dès
le moment, qu’il atteint notre conscience ordinaire, dès l’instant
que l’on commence à penser à l’instant présent, que l’on commence déjà à
cogiter dessus, il est déjà passé. C’est déjà du passé.
Alors il est difficile pour nous d’admettre justement cette
évidence. Car, notre conscience mentale est quand même conditionné sur
une temporalité linéaire. Un début, un milieu et une fin. Nous
avons l’impression de connaître la durée du temps. Du moins, du
temps physique qui s’écoule successivement dans nos vies. Mais le temps
qui est mesurable, le temps qui est quantifiable, et le
temps que l’on tente de rentabilisé à tout prix est sujet à des
conjonctures, ou des modèles qui sont purement mathématiques, mesurables
et observables. Mais ce temps-là est un temps qui est
subjectif, très relatif. </span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">La plupart de nos observations
dépendent d’un point fixe, où l’on est, là. On peut le vivre pendant
l’assise, dès lors que l’on perd le motif, dès lors que l’on
perd la notion de repère physique, psychologique, qu’est- ce qui se
passe? Dès l’instant que l’on arrête de courir après un gain, qu’est-ce
qu’il se passe ? On a l’impression que le temps
n’existe plus. Donc la plupart de nos observations dépendent en
grande partie de la localité où l’on se trouve, y compris de la localité
géographique sur Terre. On voit bien avec les décalages
horaires, on a pas du tout la même notion de temps, de l’autre côté
du globe. Cela dépend aussi de notre structure mentale actuelle, et de
nos propres conditionnements personnels. C’est
intéressant de voir que les humains ont une certaine conception du
temps, et les animaux ont une impression différente de nous. Ils n’ont
pas du tout la même structure mentale que
nous. </span>
</p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;">
</span></p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Mais pour connaître précisément la
durée d’un instant, c’est inconcevable, c’est impossible. L’instant
semble, et est lui même en dehors du temps. En dehors d’un
temps qui serait linéaire. Comme je l’ai dit, la notion de linéarité
temporelle est uniquement mesurable sur un plan relatif de notre
existence physique. Si on étend cette temporalité sur un plan
plus cosmologique, voire même universelle, pour ceux qui
s’intéressent un peu à tout ce qui est univers et espace, le temps à des
échelles beaucoup plus vaste, et totalement superflu. On se rend
compte que notre conception du temps ne tient même plus la route. </span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Alors oui, pour nous le temps
s’écoule. Et on a l’impression parfois qu’il s’écoule très vite. Quand
on vieillit, on s’en rend compte. </span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Alors que fait-on de notre temps
justement ? Et pourquoi on passe son temps à vouloir le remplir ? Et
surtout pourquoi est-ce que l’on court sans arrêt après lui,
alors que le temps n’est finalement pas saisissable. Il y a
néanmoins un trio indissociable. L’espace, la matière et la causalité
sont indissociables. C’est à dire la réalité manifestée, là,
qui se renouvelle sans cesse. Comprenez qu’un instant est déjà fini.
Un instant contient tout le potentiel des trois temps : passé, présent
et futur non défini. Un instant contient à la fois
notre passé, notre présent et un futur qui n’est pas défini. On a du
mal à admettre justement que dans un instant T tout est présent. </span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Alors certes, chacun de ces temps à
sa propre position, que l’on appelle la position dharmique. Chacun a son
propre statut, sa propre temporalité dans l’existence.
Ce qui est intéressant dans le Shôbôgenzô Uji justement, c’est que
Dôgen a une approche assez révolutionnaire pour son époque. Par ce qu’il
associe la notion d’existence à la notion de temps.
L’existence est du temps. Bien souvent, on a l’impression que le
temps est quelque chose d’absolu, quelque chose d’extérieur à nous. Et
bien, Dôgen nous invite à amorcer un bouleversement
complet, à considérer que l’existence, et quand il parle d’existence
il ne se limite pas seulement à l’existence humaine, il inclût toutes
les existences à la fois animés et inanimés. Ce qui veut
dire qu’une montagne c’est du temps. Un arbre c’est du temps. Une
feuille c’est du temps. Et tous les êtres sensibles sont du temps. </span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Alors pour reprendre une phrase de
Maître Dôgen : la vrai nature de cet hier est aujourd’hui. La vrai
nature de cet hier est aujourd’hui. Courir après le passé, en
regardant sans arrêt derrière n’améliorera pas votre présent. Et il
nous dit : les existences sont du temps. Ce qui veut dire qu’ils sont
soumis à une donnée variable, conditionnée, coproduite.
On n’y pense peu, mais établir la reconnaissance justement de cet
espace temps dans notre réalité, du moins dans notre réel de
l’existence, permet l’expansion. Permet au soi-même de s’étendre
justement. La notion de temps et d’espace. La notion de moi, la
notion de soi est bien souvent réduite à une notion de temps qui est
fixe, qui ne bouge pas, qui ne change pas. </span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Et nous avons l’habitude de nous
mouvoir dans l’idée d’un espace temps qui serait linéaire, comme si
l’espace, comme je l’ai dit tout à l’heure, complètement séparé
de notre vie, alors que le temps fait partie intégrante, et nous
sommes du temps. D’une certaine façon, nous sommes la causalité
manifestée. Nous sommes du temps incarné, manifesté. </span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Alors qu’est-ce que le temps? Le but
n’est pas de répondre d’un point de vue scientifique. Mettez vous ça de
côté. Le zen n’a pas à rentrer dans la case
scientifique, et n’a pas à répondre non plus sur le plan
scientifique. Il est très difficile de répondre concrètement à cette
question : qu’est-ce que le temps humain? Alors, on peut sortir des
outils mesurables, mais ce n’est pas de ça que je parle. Qu’est-ce
que le temps humain? Pourtant cette question n’arrête pas de nous
obséder, consciemment ou inconsciemment. On passe son temps
même à courir après lui. Mais c’est important de se poser la
question : Qu’est-ce que le temps humain? Comment vit-once temps
présent? Le temps est présent partout, y compris dans notre
alimentation. Quand on mange un produit, un fruit, une viande, on
mange du temps. C’est- à-dire de la causalité. On participe à une
causalité qui est environnante. Et ça, on n’y pense pas non
plus. Tout ce que l’on fait est du temps. C’est-à-dire de la
causalité. C’est-à-dire on produit, on coproduit plutôt. On participe à
la production, à la coproduction. C’est-à-dire cause et effet.
C’est à ça que Dôgen tente de nous sensibiliser. Il essaie de nous
libérer justement et de nous ouvrir à l’inexistence du soi. D’un soi qui
serait fixe permanent et autonome. Le temps est soumis
à des variables, plus ou moins. On a l’impression que le temps est
constant. Et pourtant, quand on voyage, ne serait ce que d’un pays à un
autre, même quand on commence à aller au-delà même de
notre petite planète, comme je l’ai dit tout à l’heure, on se rend
compte que le temps est complètement superflu. La notion de temps humain
est plus une notion de temps psychologique. et la
notion de temps universelle, liée au cosmos et à l’univers n’est pas
du tout la même. </span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Alors vous l’avez compris, le temps
est complètement lié aux êtres animés et inanimés. Le temps est lié à
nous profondément, et nous sommes du temps justement. Que
ce soit des rivières, des montagnes ou des fleurs, peu importe.
L’environnement, et même les animaux, y compris les insectes sont du
temps. C’est-à-dire de la causalité. Ils participent justement
à la coproduction. Cela veut dire que tout ce que nous faisons, ce
que nous disons, tout ce que l’on produit à des conséquences : cause et
effet. Mais, même là, attention! </span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">On interprète la loi de la cause à
l’effet toujours dans un plan linéaire. Alors que dans la pensée
bouddhique, et la science commence maintenant, avec la physique
quantique et autre, à donner raison à ce que les sages ont bien
longtemps dit. C’est qu’une cause peut être un effet, et un effet peut
être une cause. Et dans une cause, il y a l’effet qui y est
compris. Le potentiel est déjà là, sinon les choses ne se
manifestent pas. </span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Donc pour revenir à cet instant
présent, tous ces livres et ces stages de développement personnel qu’on
vous apprend à revenir à l’instant présent ne fait que vous
inviter à revenir au passé finalement. C’est pour ça que cela ne
marche pas. Vous aurez beau lire des tonnes de livres sur le pouvoir de
l’instant présent, si vous y allez avec un motif de gain,
vous êtes déjà dans le passé. Vous êtes déjà dans le conditionné.
Vivre complètement l’instant présent, c’est se laisser traverser par
lui. C’est laisser le temps s’écouler, dynamique, comme le
poète qui est assis et qui laisse les choses se manifester
librement. C’est-à-dire être sans motif. L’instant est aussi bref qu’un
battement de cil, aussi bref qu’un œil qui cligne. Et dans cet
instant T, la vie peut nous paraître immobile, voire inchangé. On
sent bien quand même que quelque chose échappe à notre manière
habituelle de pensée. On fait des plans, des stratégies, en
pensant gagner du temps, mais on ne fait qu’en perdre. On perd en
nous l’essentiel qui est maintenant. Trop tard, c’est fini ! C’est déjà
du passé. L’instant présent, l'immédiateté est
indomptable, insaisissable, non quantifiable, non mesurable. Tout ce
que l’on mesure, c’est du passé. C’est du temps qui semble s’écouler.
Mais ce temps qui s’écoule, que l’on mesure, dépend en
grande partie de plein de variables, comme je l’ai dit tout à
l’heure : la position, l’observation, et nos conditionnements
personnels. Nous sommes structurés, d’une certaine manière,
conditionnés à percevoir un temps linéaire, car le temps est si
rapide. Notre conscience mentale a un impact énorme sur notre perception
temporelle et physique. Heureusement qu’il y a un temps
relatif, sinon je ne vous explique pas là longueur d’un film, cela
dure une éternité. Alors si cela est un navet... Des conversations à ne
plus finir, bref. Il y a bien un temps qui existe qui
est un temps relatif. Mais là où il y a la relativité, il y a
également une autre dimension dont il faut tenir compte, et celle-ci
nous paraît mystérieuse. Et elle est mystérieuse, et
insaisissable. Donc oui, quelque chose échappe à notre manière
habituelle de voir de penser et de vivre. </span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Nous le savons bien, notre manière de
pensée actuelle peine à comprendre cette fulgurance du temps qui nous
échappe et qui nous échappera tout le temps finalement.
On a du mal à concevoir qu’un phénomène ne dépend ni de l’apparition
ni de la disparition. Que finalement les choses qui apparaissent ne
sont déjà plus là. Que là où il y a la naissance, il y a
la mort, au même instant, au même moment. </span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Comme nous dit Dôgen, dans chaque
moment du temps se trouve tout ce qui existe dans le monde de toutes les
existences. C’est une phrase importante. Dans chaque
moment du temps se trouve tout ce qui existe et l’existence est
semblable à un instant. Juste un instant. Alors sommes nous capables
justement de nous laisser surprendre par cette fugacité ? Nous
laisser bouleverser justement par l’instantanéité de la vie qui est
là maintenant. Qui se manifeste. Pouvons-nous nous laisser surprendre
sans forcément à chercher à coller du connu, ce que l’on
sait ? Est ce qu’on peut apprécier cet instant T, sans chercher à
mesurer, à quantifier, à retenir ? A coller une vision qui est fixe que
l’on croit prédéterminer à l’avance ? Je rappelle que la
notion de prédestination et de destinée n’ont pas à être dans le
bouddhisme. </span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">La notion de destin n’existe pas dans
le bouddhisme. Les choses ne sont pas prédéfinis à l’avance. Sinon,
tout ce que je dis là va à la poubelle. Rien n’est
prédéfini à l’avance. Tout s’inscrit dans un instant T, selon un
schéma de causes et de conditions, parfois même qui ne vont pas
forcément dans un sens, mais dans l’autre. On a l’impression que
le temps s’écoule d’un point A pour aller jusqu’à un point B, alors
qu’en vérité il y a une notion cyclique. C’est très présent dans le
pensée orientale. On le voit par exemple, dans l’univers.
On observe des étoiles lointaines, mais on ne voit que leurs passés.
Elles ne sont déjà plus là si cela se trouve. On ne fait que voir la
lumière, l’image qui pénètre jusqu’à nous. C’est un peu
comme aller au cinéma. On voit un acteur, on a l’impression qu’il
est toujours là, sauf qu’il est mort il y à longtemps. Donc on voit bien
justement, qu’à l’échelle de l’univers, on ne peut pas
percevoir l’instant même. C’est impossible. On ne peut pas. Dès
l’instant que l’on observe quelque chose, on observe son passé, un
moment fugace, un souvenir.
</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;">À l’échelle cosmique. C’est incroyable de savoir que l’on
ne pourra jamais voir la naissance d’une étoile à un instant T, à moins
d’être sur place. Mais vraiment
devant. Mais toute observation à une certaine échelle de dimension,
est toujours liée à du temps, de l’espace de la matière et du passé. </span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Alors, cela rend humble un peu, voire
beaucoup sur ce que l’on croit savoir et ce que l’on croit comprendre
finalement. Que la plupart de nos observations sont déjà
des observations basées sur des choses passées. Donc cela nous ouvre
justement à cet impermanence des choses. Et nous libère d’une certaine
façon de certaines de nos certitudes où l’on croit que
les choses sont comme ça. Elles sont comme ça peut être là. On ferme
les yeux, on les réouvre, c’est déjà fini, cela à déjà changer. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;">Taïun</span><span style="font-family: verdana; font-size: 18px;"> </span><span style="font-family: verdana; font-size: small;">©</span><span style="font-family: verdana; font-size: 18px;"> </span>
</p><p> </p>Communauté de la Voie Silencieusehttp://www.blogger.com/profile/07385615494362278898noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-3087375975712911397.post-60849233954556830492021-11-18T05:32:00.005-08:002023-09-15T05:53:01.073-07:00Causerie : La Fleur Udonge.<p><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><b>Le premier Patriarche, le
vénérable Mahâkâshyapa. Quand l’Honoré du Monde éleva une fleur et
cligna des yeux, le visage de Mahâkâshyapa s’épanouit en un
doux sourire. L’Honoré du Monde dit alors : « J’ai le Trésor de
l’Œil du Vrai Dharma, le Sublime Cœur du Nirvana, je le transmets à
Mahâkâshyapa. »</b></span><span style="font-family: verdana; font-size: small; white-space: pre-wrap;"><span> </span></span></p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;"><b><span>Commentaire </span></b></span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">L’époque semble lointaine, mais elle
reste pourtant toujours d’actualité. Sur le pic du vautour, une
floraison rare se manifeste et s’élève à notre regard humain.
Rassemblée à l’occasion d’un sermon devant l’auditoire silencieux et
peut-être se questionnant, le Réel, la Loi transmise se réalise là sous
les yeux de tous. Ici, il est question d’une
transmission silencieuse, car absolument rien n’a été produit. Une
fleur a suffi. La scène est poétique et mystérieuse. L’histoire du
bouddhisme atteste de sa nature fondatrice pour les
générations futures. Alors, ici et librement, l’événement nous
invite à nous fondre dans l’ouverture du cœur-esprit. Elle nous convie à
cette vérité insaisissable de ce temps-là, celui de l’être
intégral qui ne se limite plus au devenir, qui ne se limite plus au
commencement ni dans l’aboutissement ni dans la finitude.</span>
</p>
<p style="text-align: justify;"></p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Début et fin ne reposent que sur l'imagination.</span><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><span>
</span></span></p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Les distinctions et les
particularités s’effacent dès lors que l’absence est à l’œuvre et
réalisée. La fleur Udumbara est justement l’absence de se quelqu’un qui
fait, qui recherche ou qui fabrique. Finissant par s’oublier, alors
se laisser attester par toutes les l’existences. Car bien souvent ce
quelqu’un est de trop. C’est alors que le rêveur s’éveille
sans même le savoir. La nature de l’éveillé n’a rien à offrir ni
même à témoigner. La claire compréhension finit par se dissoudre dans
l’immédiateté, ne laissant ainsi aucune trace.</span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Le tournoiement de la fleur entre les
doigts de l’Honoré du monde nous ouvre à l’immédiateté d’un moment de
vie sans fioriture, les choses telles qu’elles,
c’est-à-dire au-delà des apparences. C’est le fait que tout est
ainsi, tout est là. Un instant inaltéré et inaltérable sans fabrication,
un moment incréé, car libre de nos propres notions
d’ancienneté et de modernité, de passé, de futur, libre de toutes
les singeries humaines. L’instant n’est ni ordinaire ni spécial ou même
dramatique, il est juste ainsi.</span>
</p>
<p style="text-align: center;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><span>
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgph3JBNIM-As9_BKPmDDj0yCxQuRIOPyKZJ8xaNdcdVwBtUM6ixVyQDUTY3_Qw9crrbKj-_ZIgbAcPo4qis87u9XhTxLos---ER_lytEDmMudpxVoGVH27mymF2oGU7rYIkJ7fM1aFLrfdJc8Bw1ahiXCcUZtrrJc762vLl3rdckph_p0dvpc1m73eRA/s4000/IMG_0506.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="3000" data-original-width="4000" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgph3JBNIM-As9_BKPmDDj0yCxQuRIOPyKZJ8xaNdcdVwBtUM6ixVyQDUTY3_Qw9crrbKj-_ZIgbAcPo4qis87u9XhTxLos---ER_lytEDmMudpxVoGVH27mymF2oGU7rYIkJ7fM1aFLrfdJc8Bw1ahiXCcUZtrrJc762vLl3rdckph_p0dvpc1m73eRA/s320/IMG_0506.jpg" width="320" /></a></span></span></p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Le geste du Bouddha est d’une extrême
simplicité, pourtant il possède une puissante vision réalisatrice
immédiate. La réalité du Tathagata inclut toutes les
dimensions du temps dans l’instant. C’est ainsi que le moine Dōgen
l’a qualifié de tournoiement, Tao, la Voie circulaire ininterrompue.
Lorsque le temps et l’espace ne s’écoulent plus dans un
sens unique et prédéterminé.</span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Les êtres sensibles sont déjà dans l’immédiateté de cette floraison silencieuse.</span><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><span>
</span></span></p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Ici il n’est nullement question d’une
expérience figée dans le passé ou une vieille histoire zen. C’est un
mouvement dynamique s’actualisant sans cesse, maintenant.
Vous n’accomplissez rien, rien à développer, rien de volontaire,
rien de prémédité. C’est tout le sens de la gratuité. L’ouverture est
naturelle, spontanée, l’espace se réalise comme espace sans
même se préoccuper de ce qui l’est. Une fleur éclot sans bruit, la
totalité des existences se réalise dans l’ainsi.</span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Ce temps-là est l’être intégral de
toutes les existences. Ce temps-là est l’actualisation de cette
floraison silencieuse. La totalité du temps y est présente et
manifestée. L’instant, la fleur Udonge est vivante. Alors, certes,
il aura fallu la rencontre unique et authentique de deux personnes.
Finalement, l’histoire a fait le reste. Ainsi sans forme ni
visage, la transmission inaudible opère.</span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Ainsi, à travers l’expression de ce
geste délicat, le réel se manifeste. Mahakashyapa l’a pleinement
réalisé, alors il répond simplement. Le mystère s’élucide au
moment où l’élève comprend intimement que le Bouddha n’a rien
enseigné et que rien n’est caché dans le creux de ses mains.</span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Le seul mystère est peut-être notre ignorance à l’égard de ceci.</span>
</p>
<p style="text-align: justify;"></p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Fragile est l’instant de l’existence,
fugace et rare. Une fleur jaillit spontanément, sa délicatesse ne se
limite plus à elle-même, précisément quand ce « quelqu’un
» est complètement oublié. Il n’y a plus personne pour revendiquer
quoique ce soit et réclamer quelque chose en retour. Fleur sans fierté,
elle ne confère aucun rang, ni titre prestigieux. Nous
nous épuisons à vouloir devenir quelqu’un de diffèrent, de mieux,
d’amélioré. Essayez de devenir quelqu’un ou s’efforcer de ne plus être, à
cet instant même les complications commencent.</span>
</p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><span>
</span></span></p>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;"><i><span>Je reste là</span></i></span>
</div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;"><i><span>Juste là</span></i></span>
</div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;"><i><span>sous la neige qui tombe.</span></i></span>
</div>
<p style="text-align: center;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;"><i><span>Issa</span></i></span>
</p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;"> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;">Sachez que l’idée de bricoler ou
supprimer quelque chose, ne sont que les impasses du dualisme. Celui qui
adopte et rejette les objets imaginaires est encore dans
l'illusions. D'ailleurs, la saisie dualiste n'est-elle pas trompeuse
? La "saisie" de quoi ? </span><span style="font-family: verdana; font-size: small;">Il y a saisie parce qu’il y a une croyance en
l’appropriation, il y a appropriation parce qu’on croit pouvoir y gagner encore un quelconque avantage ou profit.</span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Le remède est sûrement l’abandon à la
source simple, une assise nue, ni dedans, ni dehors, jusqu’à l’abandon
complète de celui-ci. </span><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><b><i>Patience, patience les fleurs ne poussent et ne s'ouvrent pas plus pas vite lorsqu'on les brusque.</i></b>
Ainsi, les mains du cœur-esprit restent constamment
ouvertes. C’est un cheminement sans finalité où rien ne gêne les
nuages blancs dans leurs libres et courageux chemins. Sans bruit, ils
glissent indissociables de l’espace accueillant. Sans cesse
changeant de forme, les nuages vont et viennent de ne sait où, puis
vers l’horizon disparaissent silencieux... toujours silencieux.</span>
</p>
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family: verdana; font-size: small;"><span>
</span></span></p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Taïun ©</span>
</p>
Communauté de la Voie Silencieusehttp://www.blogger.com/profile/07385615494362278898noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-3087375975712911397.post-79967650227199197362021-05-08T05:35:00.004-07:002023-09-15T05:29:01.882-07:00Taïun - Poème sur le Denkoroku (le vénérable Parsha)
<p><span style="font-family: verdana; font-size: small;">Fragilité n’est pas faiblesse. </span></p><p><span style="font-family: verdana; font-size: small;"> </span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Trop vieux pour suivre </span>
</p>
<p style="text-align: justify;">
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">la Voie un Bouddha, dit-on ?</span>
</p><p> <br /></p><p>
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Ne te laisse pas berner </span>
</p>
<p>
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">par des pagodes de sable ! </span>
</p>
<p>
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Le visage originel n’a aucune ride et </span>
</p>
<p>
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Malgré l’hiver, les vieux pruniers fleurissent encore aujourd’hui ! </span>
</p>
<p>
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Les fleurs, qui s’épanouissent, témoignent du courage des années.</span>
</p>
<p>
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">De même que les feuilles des arbres en automne abondent à leurs pieds. </span>
</p>
<p>
<span style="font-family: verdana; font-size: small;"> </span></p><p><span style="font-family: verdana; font-size: small;">Combien d’oiseaux et d’insectes y trouvent refuge ?</span>
</p>
<p>
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Comprends-tu que la fleur de l’éveil s’épanouissant</span>
</p>
<p>
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">même sur la dureté d’un rocher ?</span>
</p>
<p>
<span style="font-family: verdana; font-size: small;"> </span>
</p>
<p>
<span style="font-family: verdana; font-size: small;">Taïun, moine zen ©</span>
</p>Communauté de la Voie Silencieusehttp://www.blogger.com/profile/07385615494362278898noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-3087375975712911397.post-49306289019850956772020-05-30T05:38:00.002-07:002023-04-09T08:00:09.035-07:00Découvrez dès maintenant le texte évoquant sobriété et humilité sans intention de briller. "Pas besoin de parader, de la ramener avec des trucs clinquants"<p style="text-align: center;"> <a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEisJBzLIfCBT3mZ1K-ZPsU4vVRjffCUOHv6_RML_1QU-t_d-loy7OzEMYECMR-Ch_LUwbvV88cSP-85wIyWyLYV2IsSlS920K3UltADzVx6YuPBBGTqCuwqzVBurWox8Tefb3yDLPKYHrzeZIeL5hlVESNejoluj51ws_q5ioTGmCXLt-hw9jC7d_-pyQ/s800/1590840636.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="566" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEisJBzLIfCBT3mZ1K-ZPsU4vVRjffCUOHv6_RML_1QU-t_d-loy7OzEMYECMR-Ch_LUwbvV88cSP-85wIyWyLYV2IsSlS920K3UltADzVx6YuPBBGTqCuwqzVBurWox8Tefb3yDLPKYHrzeZIeL5hlVESNejoluj51ws_q5ioTGmCXLt-hw9jC7d_-pyQ/s16000/1590840636.jpg" /></a></p><p style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgOtL4qvZXoZ_z20vV3ytrSJYx_rMQs_P_AC-p-I5ABiwLmUX_Oe-FsFoIsiPD3Ffe6CG4YxvvLGVgct-ocUYaq3Tnw2xT0UY1_i50dSQfwTWskd_CJHMrJDEc0MrvOsX4Z9sVzqVtQtgQr80xtTLzig4xEQfhzOUDqLfqOzjK9Bdr78lqu0csqL8YQ0A/s965/image3.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="965" data-original-width="682" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgOtL4qvZXoZ_z20vV3ytrSJYx_rMQs_P_AC-p-I5ABiwLmUX_Oe-FsFoIsiPD3Ffe6CG4YxvvLGVgct-ocUYaq3Tnw2xT0UY1_i50dSQfwTWskd_CJHMrJDEc0MrvOsX4Z9sVzqVtQtgQr80xtTLzig4xEQfhzOUDqLfqOzjK9Bdr78lqu0csqL8YQ0A/s16000/image3.png" /></a><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEisJBzLIfCBT3mZ1K-ZPsU4vVRjffCUOHv6_RML_1QU-t_d-loy7OzEMYECMR-Ch_LUwbvV88cSP-85wIyWyLYV2IsSlS920K3UltADzVx6YuPBBGTqCuwqzVBurWox8Tefb3yDLPKYHrzeZIeL5hlVESNejoluj51ws_q5ioTGmCXLt-hw9jC7d_-pyQ/s800/1590840636.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"></a></p><p><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQT2DcpDBd5DbQXvnv_ZYA1sKrTmNgJb90aLxo_IYnLhH9BQJ0BYJx0o3r_hvfn_b2MRnXImJlyo3jdEWGQb8p7kbSxDr4bRsUKLNY861eelI1a-Iy5kieWbeo08tUfbBPKUyo1IE_M9cXv_zLbprKcWtevvA2U6IN2ssHGzg2x0NgER9ax7lePWlStA/s965/image4.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="965" data-original-width="682" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQT2DcpDBd5DbQXvnv_ZYA1sKrTmNgJb90aLxo_IYnLhH9BQJ0BYJx0o3r_hvfn_b2MRnXImJlyo3jdEWGQb8p7kbSxDr4bRsUKLNY861eelI1a-Iy5kieWbeo08tUfbBPKUyo1IE_M9cXv_zLbprKcWtevvA2U6IN2ssHGzg2x0NgER9ax7lePWlStA/s16000/image4.jpg" /></a></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgsEyyEBcS0ES8gRa6mhvqiu_B4CEl610UOW-vevwyQMfllQKt9hC3rt_HNI5MDfI88N2uF3hmoNEs3CdZPnGHHxDVd6UajkTbLykCJBKQ8ZmQ2PJ0tk40y7EsG9zxnEXDjO1yw4AcIpQZQz8u4nxiFHHi_20ffVnroCa5hYyiaiWLLnY97iV00W36lHg/s965/image5.png" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="965" data-original-width="682" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgsEyyEBcS0ES8gRa6mhvqiu_B4CEl610UOW-vevwyQMfllQKt9hC3rt_HNI5MDfI88N2uF3hmoNEs3CdZPnGHHxDVd6UajkTbLykCJBKQ8ZmQ2PJ0tk40y7EsG9zxnEXDjO1yw4AcIpQZQz8u4nxiFHHi_20ffVnroCa5hYyiaiWLLnY97iV00W36lHg/s16000/image5.png" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><br /></td></tr></tbody></table><br /><br /><br /><br /><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjq63gaYTKPfnzK--3gozg0-x17KLGIJwVYpXsnC9atGL-A_B1wWKiLLocQGg-RdA3c21-0xYmdNQkVcoooNnP9LHHi7ISudv-GRa_XhKFoBzZd481BoUq3LmP6YgD3aAQ2WtaCHJ8nzRNDwhcfAL9RkrCpgLQAFAOPqM4XDr2xqwt2tUu-bWumqj2RPg/s965/image6.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="965" data-original-width="682" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjq63gaYTKPfnzK--3gozg0-x17KLGIJwVYpXsnC9atGL-A_B1wWKiLLocQGg-RdA3c21-0xYmdNQkVcoooNnP9LHHi7ISudv-GRa_XhKFoBzZd481BoUq3LmP6YgD3aAQ2WtaCHJ8nzRNDwhcfAL9RkrCpgLQAFAOPqM4XDr2xqwt2tUu-bWumqj2RPg/s16000/image6.jpg" /></a></div><br /><p></p>Communauté de la Voie Silencieusehttp://www.blogger.com/profile/07385615494362278898noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-3087375975712911397.post-23852845497510075892020-05-06T05:36:00.002-07:002023-04-02T05:37:58.428-07:00Le chant de l'Éveil de l'Ermitage de la montagne bleue. Découvrez la suite du Shôdôka (Chant de l'Éveil), du maître Ch'an Yôka Daishi, commenté par le moine zen<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgIdK6RvyMV6fs8IYcMSj8xl9y9CZvCL_a4x3pkK0BC_85zNcbDi8U4NjIPMy6_-3PwVLvfLvlRpT5SNDe-9tzARbc7_yzkxbkn8ImFaHu0KJ7fw74apW6sWLxEpqsY-yr0wv7f79kaO8LhQcSed4uJrVUSRtEeV9TsOZpiGx57m_P5cA109adc5JSMQA/s400/image.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="400" data-original-width="309" height="378" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgIdK6RvyMV6fs8IYcMSj8xl9y9CZvCL_a4x3pkK0BC_85zNcbDi8U4NjIPMy6_-3PwVLvfLvlRpT5SNDe-9tzARbc7_yzkxbkn8ImFaHu0KJ7fw74apW6sWLxEpqsY-yr0wv7f79kaO8LhQcSed4uJrVUSRtEeV9TsOZpiGx57m_P5cA109adc5JSMQA/w292-h378/image.jpg" width="292" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitAJGLhheRFicugATrcdMu0QnKlr1M2q1cIJFdTOsxn8TmEChXg2oNnnJSdRX4pexyD2fRmttHXAL0-TWazhVQEruSHYchpZw3AH9Rzb0WzgwVTgtEJsPMC5NZ_vRlMbiOOHuQ7_CTTZq0nqGu2TdmznME2E2jiGl4cNZ7VOWOetDvkoEFIDrTCCSTdA/s400/image2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="400" data-original-width="309" height="389" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitAJGLhheRFicugATrcdMu0QnKlr1M2q1cIJFdTOsxn8TmEChXg2oNnnJSdRX4pexyD2fRmttHXAL0-TWazhVQEruSHYchpZw3AH9Rzb0WzgwVTgtEJsPMC5NZ_vRlMbiOOHuQ7_CTTZq0nqGu2TdmznME2E2jiGl4cNZ7VOWOetDvkoEFIDrTCCSTdA/w300-h389/image2.jpg" width="300" /></a></div><br /><br /> <p></p>Communauté de la Voie Silencieusehttp://www.blogger.com/profile/07385615494362278898noreply@blogger.com